Facebook business la fin d'une utopie

FACEBOOK BUSINESS : LA FIN D’UNE UTOPIE ?

Cher lecteur, ci-gisent les pensées d’une entrepreneure sur la nouvelle dynamique qui lie Facebook aux entreprises. Disclaimer : Ceci n’est ni un memento en faveur de Facebook, ni un pugilat contre Facebook. Si tu continues à lire ces lignes, tu trouveras juste les pensées et le point de vue d’UNE personne dont la vie digitale fût chamboulée par le nouvel algorithme. Pas d’analyse d’experts, pas de conseil de cabinets d’études. Rien, juste une dirigeante de TPE face au grand géant bleu.

DU NOUVEL ALGORITHME BLEU

le nouvel algorithme de Facebook

Le 12 janvier de l’an 2018, Marck Zuckenberg a annoncé sur sa page Facebook que le réseau social au 2,2 milliards d’utilisateurs allait modifier son algorithme. Le but ? Revenir à l’essence même du concept : connecter entre eux les amis, la famille, et ceux qui partagent des intérêts. Concrètement, cela signifie que Facebook te montre en priorité les publications de tes amis par rapport à celles des pages que tu aimes.

En tant que profil Facebook, je dis OUI. Force est de constater que ces dernières années, Facebook se rapprochait plus du panneau publicitaire que du réseau social. Avant, à chaque connexion, j’étais littéralement submergé de publicités. Minimum 4, sachant que je ne passe qu’une trentaine de minutes sur Facebook, temps de réaction, rédaction de commentaires et scrolling du fil d’actualité inclus.

Aujourd’hui, lorsque je me connecte, je vois l’actualité de mes amis. Étant donné que c’est la première raison de ma présence sur Facebook, je dis MERCI à Marck Zuckenberg. Le seul hic, c’est que je ne vois plus du tout ni les pages Facebook que je suis, ni les groupes dont je suis membre. Mais, ça, c’est un point sur lequel je reviendrais plus tard.

En tant que page Facebook, comment dire ? … Le réseau social a considérablement perdu en intérêt. Même moi, propriétaire de la Page, je ne vois plus les publications de la page que je gère. Avant, les publications de mes amis étaient submergées par les posts des pages. Aujourd’hui, les pages sont effacés par mes amis. Et pour dire vrai, en tant que page Facebook, j’ai l’impression de jouer à un pay2win dans lequel les dés sont pipés.

PAY2WIN OU PAY2LOOSE ?

Facebook une forme de pay2win

Quoi ? Tu ne sais pas ce qu’est un pay2win ? C’est un jeu en ligne qui est (apparemment) gratuit tout en proposant quelques bonus payants. Techniquement, j’insiste sur techniquement, ces bonus confèrent quelques avantages (équipements, armes, bonus de dégâts, etc.) aux joueurs prêts à faire chauffer la carte VISA sans désavantager ceux qui jouent en mode free. Mais ça, c’est la théorie.

Dans les faits, le joueur qui paye se retrouve avec au niveau 99 avec une défense de 45.862 pts, une attaque de 12.936 pts, l’armure ultime dans le château ultime après 1 heure de jeu. Le joueur fauché piétine au niveau 5 avec une attaque de 12, une défense de 18 et l’équipement de base après 01 mois de jeu. Celui qui paye règne, les autres peinent.

Avec Facebook Business, c’est un peu la même chose. Lorsque l’on souhaite développer son audience, l’un des moyens les plus efficaces, reste de faire des publications sponsorisées. Cela va permettre à des personnes de découvrir la page et te l’aimer si elles apprécient son contenu.

Une fois une audience crée, encore faut ’il retenir son attention, et c’est là que les problèmes commencent. Avec son nouvel algorithme, Facebook montre très peu les publications de pages aux personnes qui les suivent. La portée organique des pages a considérablement baissé.

Et même une fois que la publication est montrée à un fan, encore faut’il que celui interagisse avec elle. Par interaction, je veux dire commenter la publication, la partager ou la liker, sachant que chaque interaction n’a pas la même valeur. Pour faire simple : commenter > partager > liker.

Or, le taux d’engagement a beaucoup baissé. Si peu de personnes réagissent à ta publication, Facebook conclura qu’elle n’est pas intéressante et la montrera donc à moins de personnes. Ce principe s’applique à l’ensemble de la page.

Si peu de personnes interagissent avec ses publications, Facebook estimera que cela signifie que son contenu n’est pas intéressant. En conséquent, les publications seront de moins en moins visibles, moins de personnes les verront, encore moins interagiront avec, et la portée organique baissera encore plus.

Et là, tu diras qu’il est peut-être temps d’investir dans de la publicité. OK, let’s try it ! Le hic, avec la publicité, c’est que le public y est de moins en moins sensible. Et qu’il réagit aussi de moins en moins aux publicités de marques qu’il a déjà eu à côtoyer. Conclusion : le taux d’engagement, même en portée payée, a tendance à diminuer au fil des campagnes publicitaires. Et à cause du principe ci-dessus, même en payant, la portée de la page baisse. Parce que comme peu de personnes interagissent avec la publicité, Facebook conclut que la page n’est intéressante, et la montrent à moins de personnes, etc. etc. etc.

Dans un pay2win, payer t’assure la victoire. Avec Facebook, même en investissant dans la publicité sur le long terme, il n’est pas sûr qu’on soit gagnant.

Aujourd’hui, il est question de mettre l’accent sur la qualité du contenu. C’est vrai, mais je tiens à préciser que certaines pages que je suis proposent un contenu 5 étoiles, possèdent des fans bases de plus 14 millions de personnes et génèrent à peine 20 commentaires ou 400 j’aime sur leurs publications…

A chaque connexion, je tape leurs noms dans la barre de recherche, je me rends sur les pages, je les visite, j’interagis (car je trouve leurs contenus vraiment bons) et puis je me déconnecte. Malgré cela, lors de la prochaine connexion, je ne les vois pas dans mon fil d’actualité. Il faut que je revienne à chaque fois sur les pages, et c’est juste impossible d’y penser à chaque fois.

Le contenu m’intéresse, mais il n’apparaît plus dans mon fil d’actualité malgré mes nombreuses interactions avec la page.

Au final, j’ai coché la case voir en premier. Sur une page Facebook, c’est possible, mais dans un groupe Facebook, c’est juste impossible alors qu’il se pose exactement le même problème.

LES GROUPES FACEBOOK OU L’ÉNIGME A UN MILLION DE DOLLARS

les groupes facebook ou l'enigme a un million de dollars

Vu que j’ai déjà pleuré de long en large sur la sélection drastique des actualités des pages dans la section précédente, je vais éviter de me répéter avec les groupes Facebook.

Je suis membre de plusieurs groupes Facebook, que ce soit des groupes de vente ou d’intérêt communs. Il y’a 3 ans, des personnes ont réussi à se construire des audiences qualifiées et même à bâtir des entreprises stables grâce à ce type de groupes.

Aujourd’hui, près de 80% des groupes dont je suis membre ressemblent au désert du Sahara. Plus d’interactions, plus d’échanges, plus d’esprit de communauté… Et surtout plus aucune visibilité. De mon avis personnel, je crois que le dernier point est à l’origine des trois premiers.

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Je ne vois plus les publications des groupes dont je suis membre dans mon fil d’actualité. Pour que je les voie, il faut que je reparte sur le groupe et vu que je suis une personne ayant une vie active, que j’ai plus de 1.000 amis Facebook, je n’y pense pas toujours.

Or, comme la portée organique est faible, peu de personnes interagissent, Facebook en conclut que c’est intéressant donc baisse la portée organique, donc moins de personnes voient les publications, donc moins de personnes interagissent, donc moins le groupe a de visibilité. Et on se retrouve avec les groupes de 40K qui généraient 1K et + d’interactions par publication il y’a quelques années, qui, aujourd’hui, peinent à obtenir 50 pouces sur un post.

L’algorithme de Facebook est vicieux.

Il n’y a pas d’autre façon de le qualifier. Comment faire remonter la portée organique des groupes Facebook ? J’attends vos propositions en commentaires.

Mais bon, tout n’est pas si noir. Apprends tout, c’est de l’adversité que l’on tire les leçons les plus importantes.

CE QUE NOUS APPREND LITTLE THINGS

ce que nous apprend little things sur le nouvel algorithme de facebook

En février 2018, le média américain Little Things a défrayé la chronique en devenant la première victime du nouvel algorithme de Facebook. Le site féminin qui s’était donné pour objectif d’égayer la vie via ses articles bonheur, ses recettes de cuisine et ses DIY colorés, a été obligé de fermer ses portes et de se séparer de ses 100 salariés.

L’essentiel de son trafic provenant de Facebook, le site n’a résisté à la baisse de 75% de sa portée organique et a dû fermer boutique.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. En se basant sur ses 14 millions d’abonnés Facebook, Matthew Mirman, CEO de Little Things, a clairement démontré que le site avait une audience prête à se battre pour sa survie. Certains fans ont même posté des vidéos dans lesquelles elles exprimaient leur affection à la marque et leur souhait de la voir revenir sur le devant de la scène.

En avril 2018, la compagnie a été racheté par le groupe de jeux mobiles RockYou et 25% de son personnel a pu récupérer son emploi. Bon à savoir, l’actuel CEO de RockYou, Lisa Marino, a de l’expérience en gestion des aléas Facebook. Quelques années plus tôt, lorsque Facebook avait décidé de moins privilégier les jeux mobiles, l’un des jeux dont elle avait la charge est passé d’un chiffre d’affaires annuel de 50 million de dollars à 15 millions par an.

Ce que nous apprend l’expérience de Little things est résumé avec brio par Lisa Marino :

« Vous ne pouvez pas vous appuyer sur une seule plateforme »

Cher lecteur, si tu as réussi à surmonter les 1.500 mots et quelques qui constituent ce billet, bravo ! Comme précisé au début, le but de cet article n’est pas de traîner le réseau social américain dans la boue, loin de là. Je souhaitais juste partager mon expérience sur les effets du nouvel algorithme de Facebook sur les pages & groupes de ce dernier.

N’hésites pas à faire part de ton expérience, tes conseils, tes astuces sur la visibilité des pages Facebook en commentaires ! Et surtout, SURTOUT, abonnes toi pour recevoir un email dès qu’un article de blog est publié.

nouvel algorithme facebook business la fin d'une utopie

20 commentaires

  1. Analyse perspicace du nouvel algorithme. La comparaison avec un pay-to-win est approprié.

    1. Merci d’etre passe sur le blog !

  2. […] le torchon a brûlé entre Facebook Business et moi pour des raisons dont j’ai déjà parlé ici. Par contre, sa petite sœur, Instagram, garde une place spéciale à mes […]

  3. […] uniquement via Facebook, Instagram, ou Twitter, mais c’est de plus en plus rare. Avec le nouvel algorithme de Facebook, il devient de plus en plus difficile de se faire une place en tant que page […]

  4. […] Sur Facebook, je publiais au moins 01 fois par jour de lundi à samedi. Entre la planification, la création de contenus, la participation aux groupes, et la gestion de la communauté, je devais bien y passer une bonne trentaine d’heures par mois. Et tout cela pour pas grand-chose. Une visibilité de page de 500-600 personnes / mois et quasiment aucun trafic vers mon blog. C’est pourquoi je l’ai quitté sans regret. […]

  5. […] tu es très actif sur les réseaux sociaux, que malgré tous les défauts de Facebook, tu y es accro, que tu twittes comme un malade et collectes des milliers de mentions j’aime sur […]

  6. […] ce point, il m’est difficile de dire quoi que ce soit car j’ai quitté Facebook et tous les autres réseaux sociaux cela fait déjà bien longtemps. J’espère juste que cet […]

  7. […] J’ai quitté Facebook cela fait longtemps, mais si tu es familier de cette plateforme, il y’a fort à parier que tu ais une idée bien précise de ce qu’est un carrousel. Dans le cas contraire, ne t’en vas pas : plus bas, tu trouveras plusieurs épingles carrousels pour illustrer mes propos. […]

  8. […] tu le sais, j’ai quitté Facebook et autres depuis fort longtemps, que ce soit à titre personnel ou professionnel. À chaque fois […]

  9. […] tu le sais sans doute, le torchon a brûlé entre Facebook Business et moi depuis fort longtemps. Par contre, sa petite sœur, Instagram, garde une place spéciale à mes […]

  10. […] je ne suis pas fan de ces options ? Car, mon expérience désastreuse avec Facebook, m’a fait réaliser que les jeux concours attirent plus de pingres que de vrais clients. Quant […]

  11. […] est vrai que je me suis brouillé avec Facebook depuis fort longtemps, mais cela n’empêche pas que je reconnaisse la plus-value des réseaux […]

  12. […] pas tout miser sur internet. Surtout au Cameroun, en Afrique en général et depuis que l’audience organique de Facebook ne cesse de chuter drastiquement. Sur le Continent, seul 50% de la population a accès à internet. Et au Cameroun, on tourne autour […]

  13. […] Cas n°1 : Tu t’assieds sur ton lit et au bout de 2 minutes, tu commences à tripoter ton smartphone. Sur ton écran, défilent les fils d’actualité d’Instagram, de Snapchat ou de Facebook qui est devenu un véritable pay2win. […]

  14. […] tout juste âgé de 21 ans, en train de coder Facebook dans sa chambre d’étudiant… Même si j’ai une aversion certaine pour la version Business de ce réseau social, je dois admettre que le storytelling de la compagnie est […]

  15. […] de la visibilité sans payer. L’accès y est certes gratuit mais c’est un vrai pay2win… J’ai quitté Facebook sans regrets en 2018 et je ne peux que constater la perte de portée organique vertigineuse de ses […]

  16. […] là que le bât blesse… Déjà en 2018, le nouvel algorithme de Facebook Business avait marqué la fin de la portée organique des pages p…… Mes propos peuvent sembler durs mais essaies de me citer une page Facebook que tu connais et qui […]

  17. […] n’est pas un secret : je ne suis absolu pas fan des réseaux sociaux. Quand j’ai quitté Facebook en août 2018, j’ai eu l’impression qu’un poids tombait de mes épaules. Cependant, si tu disposes d’une […]

  18. […] 2018, j’ai claqué la porte de Facebook, j’ai rédigé un billet dessus. Eh oui… je suis blogueuse. Blablater sur mon clavier est mon […]

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