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PORTFOLIO

Sur cette page, tu verras trois exemples de scripts rédigés par mes soins.

Le 1er est un texte de True Crime centré sur un tueur en série. Le second est un podcast sur le thème du fantastique. Et le troisième est un thread Reddit.

Enjoy 🥰.

Portfolio n°1 : MAURY TROY DAVIS : LE VIDÉASTE DE L’HORREUR QUI A FAIT TREMBLER SAINT-LOUIS

Portfolio - True Crime - le vidéaste de l'horreur - Laury - tueur en série - Samourai des mots
Portfolio – True Crime – le vidéaste de l’horreur – Laury – tueur en série – Samourai des mots

Le 21 mai 2002 est un jour que Bill Smith n’oubliera jamais.

Journaliste au Post-Dispatch, un média bien connu de Saint-Louis, l’homme est surpris de recevoir une lettre.

Une semaine plus tôt, il a traité de la disparition du cas Teresa Wilson. Tout juste âgée de 36 ans, la demoiselle a été retrouvée sans vie dans une ruelle sombre de West Alton. Peut-être est-ce un témoin désireux de se signaler.

Oh que pas du tout…

Dès les premières lignes, Bill Smith comprend qu’il a affaire au tueur.

Sans pudeur, sans égards, ce dernier lui lance un défi. Dans l’enveloppe se trouve une carte au trésor. Selon les dires de l’auteur, elle mène tout droit au corps de la victime numéro 17.

Estomaqué, Bill se glisse dans son fauteuil en cuir.

Les yeux clos, l’homme reprend son souffle. Une fois calmé, il dépose la lettre sur la table et appelle la police. Commence alors une chasse à l’homme faisant intervenir prestataires internet, chiens pisteurs et agents du FBI.

[Jingle d’introduction]

[Présentation du youtubeur]

Quand les forces de l’ordre reçoivent l’appel de Bill Smith, elles sont sceptiques.

Plus d’une fois, elles lisent la missive :

« Cher Bill, belle histoire sanglante sur Teresa Wilson.

Écrivez-en une sur Greenwade. Écrivez-en une qui soit bonne et je vous dirai où se trouvent beaucoup d’autres.

Pour prouver que je suis réel, voici les directions vers le numéro dix-sept. Cherchez dans un rayon de cinquante mètres autour du X. Mettez l’histoire dans le journal du dimanche comme ce fût le cas pour la dernière. ».

D’accord, le texte fait froid dans le dos. Oui, l’auteur a accolé une jolie carte de West Alton.

Mais peut-être n’est-ce qu’un plaisantin qui recherche son quart d’heures de gloire.

Malheureusement, les pranks de mauvais goût n’ont pas commencé avec TikTok. Depuis la nuit des temps, certains s’amusent à s’inventer des vies. Et à faire perdre leur temps à la police.

Malgré tout, Bill Smith insiste. Et finalement, la police craque.

Une équipe est envoyée sur place. Le cœur lourd, le pas traînant, les agents se rendent dans la zone indiquée. En route, ils maugréent, ils pestifèrent, ils sont convaincus qu’ils ont mieux à faire.

Imaginez leurs têtes quand ils trouvent effectivement un cadavre au lieu indiqué.

Immédiatement, la police sonne le branlebas de combat.

Nous sommes en 2002 et les tueurs en série tels que le Tueur du Zodiaque de New-York, Angel Maturino ou Aileen Wuornos hantent les Américains. Hors de question que le Missouri devienne le terrain de jeu d’un de ces psychopathes.

Dès le début, Melanie Jimenez, une agente du FBI, est mise sur le coup.

Très perspicace, elle parvient à remonter à l’origine de la sanglante carte au trésor. Cette dernière a été mise par Expedia.com.

Le 30 mai, Melanie Jimenez a un entretien avec les responsables d’Expedia. Ces derniers veulent bien coopérer mais il y a un hic. Expedia diffuse les cartes mais ne les génère pas. Seul Microsoft, l’entité chargée de la cartographie, peut aider les enquêteurs.

Vous vous en doutez mais Melanie Jimenez ne se laisse pas freiner par ces soucis administratifs.

Tenace comme un pitbull, elle contacte Microsoft. Une fois la connexion établie, elle demande au géant de la Silicon Valley les informations relatives aux demandes de cartes de West Alton.

Mais attention… Pas n’importe lesquelles. Pour être sûre de trouver le coupable, Melanie Jimenez se concentre sur l’intervalle allant du 18 au 21 mai.

Pourquoi ? Parce que c’est le 18 mai qu’est paru l’article sur Teresa Wilson, celui-là même qui a excité le tueur. Et le 21 mai parce que sur l’enveloppe, le cachet de la Poste affiche cette date.

Quatre jours plus tard, soit le 3 juin 2002, Melanie Jimenez obtient une réponse. Et qu’elle la lit, elle est aux anges.

Durant ce laps de temps, un seul ordinateur a « a zoomé sur la carte de la région de West Alton, Missouri, environ 10 fois dans un ordre chronologique pour aboutir à une correspondance exacte avec la carte ».

Est-ce que vous vous rendez compte de la chance ? Sur les 212 650 habitants de Saint-Louis, un seul coche toutes les cases.

Toujours dans le courriel, l’adresse IP du suspect s’affiche : 65.227.106.78.

Dix chiffres porteurs d’espoir pour toute l’équipe sur l’enquête.

Pour associer un nom à cette adresse, le FBI fait appel à WorldCom Inc. Il s’agit d’une entreprise fournissant des téléphones locaux afin de connecter la population à internet.

Au quotidien, WorldCom attribue une adresse IP temporaire à chaque client pour chaque session internet. Le challenge n’est pas donc uniquement de trouver une adresse. Mais aussi de savoir qui utilisait l’ordinateur en question à ce moment.

En seulement 24 heures, WorldCom revient vers l’agent Jimenez. La firme a la réponse : l’utilisateur MSN/maurytravis.

Étant donné que MSN appartient à Microsoft, les enquêteurs reviennent vers la firme. Enfin, le suspect est identifié. Il s’agit de Maury Troy Travis, un homme de 27 ans vivant au 1001 Ford Drive, à Saint-Louis.

Le 7 juin 2002, un juge délivre un mandat de perquisition. Il est temps d’aller interroger ce mystérieux bonhomme…

L’antre de Dr. Jekyll et Mr. Hyde

Le 1001 Ford Drive n’est pas un ghetto ou un quartier mal famé.

C’est même tout le contraire.

Arrivés sur les lieux, les policiers sont surpris par le calme et la propreté ambiants. Face à eux, une jolie maison de trois chambres occupe un terrain d’environ 1 000 mètres carrés.

De toutes évidences, la famille Travis appartient à la classe moyenne.

Mais bon… Après des années à confronter les criminels de tout genre, les policiers savent très bien que la cruauté peut prendre bien des visages.

D’un pas assuré, le détective Roy Douglas s’avance sous le proche. Droit dans ses bottes, il appuie fermement sur la sonnette.

Dans l’une des trois chambres de la maison, Maury Troy Davis grogne. Qui ose le déranger de si bonne heure ? Nous sommes vendredi, il est à peine huit heures. Travaillant comme serveur, Maury avait pour ambition de faire la grasse matinée. Hélas, son plan vole en éclats.

Toujours en pyjama, un peu grognon, Maury Davis se décide à aller ouvrir. Face aux agents, il ne perd pas une minute pour exprimer sa frustration : « Il est sept heures du matin. Pourquoi êtes-vous là ? ».

D’une voix calme, Roy Douglas lui répond : « Vous savez très bien pourquoi ».

Maury Travis fait un pas sur le côté et laisse entrer les policiers. Sans cris ni violence, il les installe confortablement dans son salon. Puis, il va se changer dans sa chambre et revient.

Autour d’une table s’asseyent Maury Troy Davis, l’enquêteur Sachs et un profiler du FBI. Juste à côté, l’agent spécial James Walker et Sir Douglas observent la scène. Équipés de gants, de luminol et d’appareils photos, d’autres policiers commencent à inspecter les lieux.

Pas une seule fois, Maury Troy Davis ne questionnera les forces de l’ordre sur leur présence.

Impassible, il reste assis, son chat sur les genoux, son regard planté dans le regard de Sachs. Les rares fois où une question lui est posée, il se contente de la reposer à son interlocuteur.

Et puis, ce qui devait se produire arriva.

Un policier pousse la porte du sous-sol de Maury Troy Davis. C’est un choc.

Enfoui sous terre se trouve une véritable salle de torture. Croix en bois, liens, chaînes, … Les enquêteurs se disent d’abord que Maury Troy Davis a un penchant sur le bondage, ce qui est son droit le plus absolu.

Passés au luminol, ces objets scintillent. Hum… Non. Ne tirons pas de conclusions hâtives. Peut-être que pendant leurs jeux, les amants se sont accidentellement blessés.

En fouillant la pièce, ils trouvent des cassettes cachées dans un mur. L’une d’entre elles porte un titre évocateur : « Your wedding day ». En français, « le jour de ton mariage ». Bizarre…

Les inspecteurs la glissent dans un magnétoscope et appuient sur « Play ». Dès les premières images, leurs poils se hérissent.

On y voit une jeune femme attachée en train de crier tandis que Maury Troy Davis s’en prend à elle.

The Wedding Day est tout sauf une compilation de moments joyeux.

Sur les enregistrements, Maury Davis donne du crack à des prostitués, les viole, les bat, les ligote, les bâillonne. Le carnage est tel que tous les policiers devront voir un psychologue pour s’en remettre. Et le pire, c’est que les abus sont aussi mentaux.

Dans une séquence baptisée « another cracked hoe » ou « une autre p*te accro au crack », Maury s’érige en défenseur de la bienséance.

Travis : Tu veux dire quelque chose à tes enfants ?

Victime : Je suis désolée.

Travis : Qui élève tes enfants ?

Victime : Moi, ma mère et mon père.

Travis : Tu ne les élèves, salope. Tu es là, à fumer du crack. Tu ne rentreras pas chez toi demain. Je te garde environ une semaine. Est-ce que tout va bien ?

Et c’est quelque chose d’absolument choquant. Lors de ces tortures, Maury Davis répète que ses victimes le mérite. Qu’elles sont des rebues de la société. Qu’elles sont de mauvaises personnes. Qu’il rend service à la société.

Ayant le mépris le plus total pour ces pauvres femmes, Maury Davis en assassine deux face caméra.

Après les avoir torturé durant des heures, l’homme place ses mains autour de leurs gorges. Et il serre. Sous son emprise, les femmes se débattent, essaient de retirer ses mains. Mais rien. Elles sont affaiblies par les abus. Il est enhardi par sa soif de sang.

Par deux fois, face caméra, Maury Davis étrangle deux femmes.

À ce stade, il n’y a plus de doutes : Maury Troy Davis est une menace pour la société. Le plus surprenant, c’est que rien ne laissait présumer un naturel aussi violent.

Les deux faces d’un même miroir

C’est le 25 octobre 1965 que naît Maury Troy Davis.

Très peu d’informations sont connues sur sa mère, Sandra, et son père, Michael. On sait juste qu’ils sont mariés, de la classe moyenne et vivent au Carr Square Village. À six ans, Maury se met à fréquenter l’école publique de Saint-Louis. Il y restera jusqu’en 1975.

En avril 1976, le couple achète une maison de trois chambres au 1001 Ford Avenue Ferguson. Malheureusement, deux ans après, les amants divorcent.

Malgré tout, les parents restent en bons termes. Et surtout, tous deux sont très présents dans la vie de leur fils.

Selon les voisins, Maury Troy Davis était un garçonnet poli, respectueux et qui aimait rendre service. Par exemple, il taillait la pelouse de ses voisins sans qu’ils aient à demander. Ou alors, il aidait les seniors avec les appareils électriques.

En 1981, Maury Troy Davis est élève à la Ferguson Junior High School. Quatre ans plus tard, il obtient son diplôme au McCluer High School.

Là encore, Maury ne créé pas de vagues. Ses camarades le décrivent comme un adolescent calme quoique social. Sue Hanan, sa professeure d’anglais, était impressionnée par son stoïcisme.

Par la suite, sa trace se perd un peu. On sait qu’il a travaillé dans une Réserve militaire en tant qu’assistant médical. Il semble aussi qu’il ait enchaîné des petits jobs dans la logistique.

En 1987, alors qu’il a 22 ans, Maury Troy Davis s’inscrit au Morris Brown College d’Atlanta. Pas de bol, durant cette période, il devient accro à la cocaïne.

Son addiction marque le début de ses problèmes.

En 1988, Maury Troy Davis dépense jusqu’à 300 $ par jour pour nourrir sa dépendance. À court de liquidités, il cambriole cinq magasins de chaussures dans le comté de Saint-Louis.

Pour ces crimes, il passera cinq ans au centre correctionnel de Farmington. Une fois libre, il violera les termes de sa liberté conditionnelle par deux fois. La première en 1998 et la seconde en 2000.

Entre ses aller-retours en cellule et son addiction, Maury Troy Davis vit en dessous de son potentiel réel.

À 36 ans, il vit encore chez sa mère et survit grâce à des postes temporaires de serveur.

Mais là encore, de l’avis général, c’est quelqu’un de bien. Il est tellement poli et serviable que tous ceux qui apprennent ses mésaventures le plaignent. Si seulement ils savaient…

Le mystère de Maury Troy Davis

En fouillant les affaires de Maury Troy Davis, la police se rend compte qu’il a ôté la vie à moins sept personnes.

Dans sa lettre, Maury mentionnait 17 victimes. Est-ce vrai ? Est-ce faux ? Difficile de savoir.

En effet, Maury Troy Davis s’en prenait à des reclus de la société. Travailleuses du sexe prêtes à tout pour quelques dollars, toxicomanes en quête de leurs prochaines doses, … Maury visait des personnes oubliées de tous.

En journée, il était le gentil Maury Troy Davis. La nuit, il arpentait les quartiers mal famés de Saint-Louis en quête de victimes.

Au vu des conditions de vie de ces femmes, presque personne ne s’inquiétait de leur absence. Et quand bien même, les dossiers étaient rapidement oubliés au fond de tiroirs.

Seul Maury Troy Davis sait exactement qui il a tué.

Le hic, c’est qu’il ne dit rien.

Face à Sachs, il répond aux questions sans réel engouement.

Oui, il a déjà eu des petites amies. Oui, il lui arrive de payer pour des prostituées. Non, il n’a jamais été victime d’abus. Il est juste né comme ça, avec cette soif irrépressible de tuer.

Maury Davis ne nie pas mais il ne parle pas.

Il ne donne ni les noms, ni le nombre de ses victimes. Il ne fait aucune mention de l’emplacement de leurs corps. Et sans surprise, il ne leur témoigne pas la moindre compassion.

À bout, Sachs passe le relais à Douglas et à Walker. Dix-neuf minutes après, Maury Troy Davis demande un avocat et se terre dans le silence.

Il ne dira plus rien.

Le 17 juin 2022, refusant d’affronter les conséquences de ses actes, Maury Troy Davis se pend dans sa cellule.

Encore aujourd’hui, le nombre exact de ses victimes n’est pas connu. Seuls 12 crimes lui ont été attribués avec certitude :

  1. Mary Shields, 61 ans ;
  2. Cassandra F. Walker, 19 ans ;
  3. Alysa Greenwade, 34 ans ;
  4. Teresa Wilson, 36 ans ;
  5. Betty James, 46 ans ;
  6. Verona Thompson, 36 ans ;
  7. Yvonne Crues, 50 ans ;
  8. Brenda Beasley, 33 ans ;
  9. Une femme non identifiée à Mascoutah ;
  10. Une femme non identifiée à Highland ;
  11. Une femme non identifiée à Columbia ;
  12. Une femme non identifiée à West Alton.

Le pire dans cette histoire, c’est que si Maury n’avait pas décidé d’écrire à Bill Smith, personne n’aurait su qu’un tueur en série rôdait à Saint-Louis.

Absolument personne n’avait fait le lien entre ces affaires. Et comme dit plus haut, beaucoup de ces disparitions n’avaient même pas été signalées.

À ce jour, la seule personne à avoir le fin mot de l’affaire est Maury Troy Davis. Et fidèle à lui-même, il a choisi d’enterrer son secret dans sa tombe.

Malheureusement, c’est sur une note inachevée que se termine cette histoire.

[Mot de fin du youtubeur]

Références bibliographiques

1. https://en.wikipedia.org/wiki/Maury_Travis

2. https://murderpedia.org/male.T/t/travis-maury.htm

3. https://youtu.be/r3to9uQifC0

4. https://fox2now.com/news/true-crime/serial-killer-maury-travis-the-street-walker-strangler/

5. https://www.tuko.co.ke/facts-lifehacks/celebrity-biographies/484948-the-maury-travis-story-crimes-commited-lifestyle-death/

6. https://www.google.com/url?sa=i&url=https%3A%2F%2Fwww.stltoday.com%2Fnews%2Fmaury-travis%2Farticle_089c4fc2-79a9-553c-8dac-e1baeb6d468b.html&psig=AOvVaw08QDTR1LPPCPKvCE7UdVGA&ust=1701166337524000&source=images&cd=vfe&ved=0CBIQjRxqFwoTCLjRxJ_544IDFQAAAAAdAAAAABAE

7. https://www.stltoday.com/news/maury-travis/article_089c4fc2-79a9-553c-8dac-e1baeb6d468b.html

8. https://www.ctvnews.ca/world/a-timeline-of-high-profile-u-s-serial-killers-1.3902192?cache=8

9. https://fr.wikipedia.org/wiki/Département_de_Saint-Louis#:~:text=Saint-Louis-,Population,était%20de%20212%20560%20habitants.

10. https://www.redfin.com/MO/Saint-Louis/1001-Ford-Dr-63135/home/93379134

11. https://youtu.be/n6evxnMA53k

12. https://youtu.be/l_MOMQP0-l8

13. https://youtu.be/1dTzCRA_tWc

***

Portfolio n°2 : CETTE RENCONTRE QUE JE N’OUBLIERAI JAMAIS

Ceci est une histoire originale née dans l’imaginaire et rédigée par le Samouraï des mots.

Est-ce que vous êtes seul ?

Ce n’est pas pour débarquer chez vous à l’improviste. Mais disons que je tiens à ce que cette histoire reste entre nous.

De peur de finir dans un asile, je n’en ai jamais parlé à personne.

Même ma femme, que j’entends ronfler sur le canapé du salon, n’est pas au courant. Idem pour mes amis ou ma famille.

Personne ne sait.

Ce podcast anonyme est l’unique moyen que j’ai trouvé de soulager ma conscience. Alors, j’ai besoin d’être sûr que vous ne me lâcherez pas. Ça doit rester entre vous et moi.

Appelez-moi Mister J.

Quoi, vous pensiez que j’allais vous dévoiler mon véritable nom ? Ne soyez pas cinglé !

Continuons notre histoire.

Quand j’avais six ans, mes parents ont quitté Yaoundé pour s’installer à New-York.

Je n’ai pas réellement de souvenirs du Cameroun, mon pays natal. Mes parents en parlent toujours avec des étoiles dans les yeux mais moi… Disons que la Grosse Pomme a volé mon cœur.

L’année passée, le grand frère de ma mère a rendu l’âme.

Il a vécu et pas qu’un peu. 96 ans sur Terre. Trois mariages. Douze enfants. Et une carrière à faire pâlir d’envie les startuppers de la Silicon Valley. Tonton était une vraie Rockstar.

Pour lui dire au revoir, ma famille et moi sommes repartis au Cameroun.

Après 25 ans à l’étranger, je foulais de nouveau la terre de mes ancêtres.

Je vais vous épargner les cris des retrouvailles et la visite des lieux historiques. Après tout, si vous étiez en train de planifier un séjour au Cameroun, vous ne seriez pas là.

Non. Avançons rapidement à l’avant-dernier jour de mon séjour.

Avant de rentrer à New-York, il a un endroit que je voulais absolument visiter : Kribi et ses plages de sable blanc.

Mon père, ma mère, mes frères, ma femme et moi avons loué une magnifique villa en bordure de mer.

Depuis le balcon de ma chambre, j’entendais les vagues s’écraser sur le rivage. Ça me changeait de New York où les klaxons des voitures font office de réveil.

Une nuit, je ne sais pas pourquoi, mais j’ai été happé hors de mon sommeil.

C’est là que je l’ai entendu.

Entre deux bruits de vague, une femme chantonnait.

Sa voix était d’une douceur. Ah… C’est difficile à décrire. Et même si je ne distinguais pas nettement les mots, j’avais une impression de déjà-vu.

J’ai rapidement jeté un coup d’œil à mon smartphone. 02 h 36. Ouais… J’aurais dû retourner dans les mondes de Morphée. Mais bon, je suis d’un naturel curieux.

Au lieu de me recoucher à côté de ma femme, j’ai enfilé mes sandales et suis sorti.

Porté par la mélodie, j’avançais lentement vers l’océan. Heureusement, c’était un soir de pleine lune. Du coup, je voyais presque aussi bien qu’en plein jour.

Qui donc chantait aussi bien ? Où était cette soprano à la voix de cristal ?

J’ai regardé à gauche. Personne.

À droite. Toujours rien.

D’ailleurs, c’était un peu étrange.

Plus je me rapprochais, plus j’avais l’impression que la chanson venait de l’océan.

Bizarre…

Vu que je suis têtu comme une mule, je me suis rapproché de l’écume.

Un pas… Deux pas… Trois pas… Avant que je ne m’en rende compte, mes orteils ont été balayés par une eau particulièrement fraîche.

Par réflexe, j’ai poussé un cri et sursauté.

Eau + sandales + nuit. Vous ne serez pas surpris d’apprendre que je suis retrouvé avec les fesses à même le sol.

Heureusement que personne n’était là pour assister à mon humiliation…

Alors que j’étais sur le point de me relever, l’éclat de lune a rebondi sur un objet brillant.

Entre mes jambes se trouvait un petit peigne doré. Par réflexe, je l’ai ramassé et me suis levé.

Alors que je le regardais sous tous les angles, une femme s’est adressée à moi :

« Tu veux bien me ramener mon peigne ? ».

Cette voix ! C’était la même que celle de la chanson.

D’ailleurs, la mélodie s’était arrêtée.

« Oui, bien sûr. Où est-ce que tu es ? ».

Pour seule réponse, j’entendis un petit rire taquin.

« Essaie de deviner ».

« Je ne sais pas. C’est la nuit et je ne vois pas bien ».

« Ah bon ? Suis ma voix ».

Elle se remit à chanter.

Tel un automate, j’ai avancé au son de sa voix.

Le souci, c’est que mes pas me guidaient vers l’océan.

J’aurais dû arrêter mais je n’arrivai pas à me contrôler. Le peigne dans une main, le regard sur l’horizon, je m’enfonçai toujours un peu plus.

Très vite, l’eau m’arrivait à mi-mollets.

Quelques secondes plus tard, ce sont mes genoux qui s’enfonçaient dans les abysses.

Un claquement de doigts plus tard, l’eau m’arrivait à la taille.

Et pourtant, je continuai de progresser.

Tout à coup, la voix de ma femme a retenti au long.

« J. Où es-tu ? ».

Ses cris m’ont sorti de mon état second.

Par réflexe, je me suis retourné vers la villa. Et c’est là que j’ai réalisé que le rivage était bien loin.

Je ne sais pas pourquoi mais j’ai ensuite regardé l’océan. À cet instant précis, j’ai vu qui m’appelait.

À une dizaine de mètres, allongée sur un rocher, une femme me fixait avec un regard joueur.

Sa longue chevelure ondulée rebondissait sur sa peau ébène. Couverte de bijoux, elle s’amusait à guetter son reflet dans un miroir doré.

Mais le plus surprenant, c’est qu’elle n’avait pas de jambes. Non. Elle possédait une immense queue de poisson.

À ce moment, j’ai failli faire dans mon froc.

Quand on regarde Ariel de Disney, on se dit que rencontrer une sirène serait trop cool. Mon œil, oui… Je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie.

Vu que je ne suis pas complétement débile, j’ai compris ce qui m’attendait.

Les pêcheurs de Kribi nous avaient conté les péripéties de Mamie Wata.

Mi-femme, mi-poisson, cette créature mystique attire les hommes loin des plages. Et une fois qu’ils n’ont plus pied, elle le traîne dans les profondeurs. Qu’en fait-elle exactement ? Nul ne le sait. Et ce n’est pas moi qui allais lever le voile sur ce mystère.

La Mamie Wata m’a regardé.

Quand son regard s’est plongé dans le mien, elle a compris que sa mélodie ne fonctionnait plus.

A-t-elle lâché l’affaire ? Oh que non.

Elle a souri et avec un air moqueur, m’a dit : « Tu ne me ramènes pas mon peigne ? ».

Sans attendre ma réponse, la sirène africaine est descendue de rocher et a plongé dans l’océan.

Cette histoire était sur le point de mal finir. Pour moi.

J’ai tourné les talons et couru aussi vite que j’ai pu vers la plage.

Et quand je dis courir… Dans les faits, j’étais plus en mode « marche rapide ».

Ne me jugez pas. J’étais paniqué, essoufflé et surtout, je luttais contre les vagues qui essaient de me pousser au loin.

Après ce qui m’a paru une éternité, mes pieds ont foulé le sable.

Seigneur, j’ai failli avoir une crise cardiaque tellement mon cœur battait.

Je me suis éloigné aussi vite que possible de la berge. Et alors que j’avais mis deux-trois mètres entre l’écume et moi, je l’ai entendu encore une fois : « Mince… On dirait que ce n’est pas pour cette fois. ».

Suivi d’un petit rire coquet.

Parce que je suis comme je suis, je me suis retourné. Encore une fois.

Pile à l’endroit où l’eau s’arrêtait à mes genoux, la Mamie Wata se dressait sur sa queue.

Une fois de plus, elle rit.

Ensuite, avec beaucoup de grâce, elle tendit le bras vers moi et ouvrit sa main :

« Tu veux bien me rendre mon peigne ? J’en ai besoin pour me coiffer ».

Ah, ce fichu peigne.

Par peur qu’elle ne décide de me suivre, je l’ai lancé vers elle avec toute la force de mon désespoir.

Il est tombé quelques centimètres devant elle.

La Mamie Wata a baissé les yeux vers lui puis vers moi. Et c’est là qu’elle m’a fait un large sourire, dévoilant d’immenses dents de requin.

Je n’ai jamais aussi couru vite de ma vie.

Je suis rentré chez moi, a verrouillé la porte et foncé dans mon lit.

Surprise, ma femme m’a demandé où j’étais et pourquoi j’étais mouillé. Lui dire la vérité ? Non. Jamais elle n’aurait cru qu’une sirène venait d’essayer de me tuer. Alors, j’ai menti.

Pour tout le monde, ce soir-là, je suis parti marcher en bord de mer et ai été surpris par une vague.

Il n’y a que vous et moi qui connaissions la vérité.

Depuis lors, j’évite les plages. Si de telles créatures rôdent à Kribi, qui sait quels autres monstres sont tapis dans l’ombre ?

***

Portfolio n°3 : COMMENT ET POURQUOI J’AI FAIT VIRER MON EX (THREAD REDDIT)

Portfolio - petty revenge - épisode de podcast - script YouTube - Samourai des mots
Portfolio – petty revenge – épisode de podcast – script YouTube – Samourai des mots

Salut la mifa !

Aujourd’hui, j’ai eu envie de vous parler des ex. Pas de ceux avec lesquels il est possible de rester amis.

Non.

Des cinglés. Des paranoïaques. Des ex que vous regrettez d’avoir croisé un jour de votre vie.

Oui… Je me suis levé du pied gauche ce matin.

Parce que ma vie n’est pas très palpitante, j’ai dû aller fouiller Reddit. Et laissez-moi vous dire que j’ai été plus que ravie.

L’histoire d’aujourd’hui nous est racontée par Carnivorous Echo. Pour nous simplifier la vie, appelons-la Selena.

À l’époque des faits, Selena est une jeune femme de 22 ans.

Elle a déjà quitté la maison familiale et a son propre appartement. Selena ne parle pas trop de sa situation. Est-ce qu’elle fait des études ? Quel est son métier ? Vous n’en saurez rien, petite fouine.

Toujours est-il qu’un jour, Selena fait la rencontre de Frank, 24 ans. Beau gosse, charismatique, Frank la met immédiatement à l’aise. Le courant passe tellement bien que Selena accepte de le revoir dans un bar.

Le jour J, à l’heure dite, Selena se rend dans le pub. Et là… tout se passe bien.

Pas oui, il n’y a pas que des creeps hors de chez vous. Parfois aussi, les premiers rendez-vous se passent bien.

Selena et Frank accrochent. Après ce premier date, ils commencent à se voir au moins trois fois par semaine. Ils se textent, s’appellent, font des choses ensemble. Vraiment, Selena est aux anges. C’est juste parfait.

Un mois après leur rencontre, Selena et Frank ont envie de passer à la vitesse supérieure. Avant, ils se voyaient. Maintenant, ils veulent le statut de petit ami/petite amie.

Selena est d’autant plus heureuse que Frank n’est pas comme les hommes qu’elle côtoie souvent. Il n’a pas peur de s’engager. C’est même le contraire.

Chaque jour, Frank la bombarde de messages doux. Tous les matins, elle se réveille avec des SMS où il lui dit qu’il l’aime, qu’elle est sa perle, son bébé, son doudou. Bref… Des attentions que beaucoup d’entre nous, moi inclus, n’ont jamais reçu 😢.

Pour vous dire à quel point Frank était a-do-ra-ble.

Un jour, sans aucune raison, il offre à Selena un sac-cadeau recouvert de paillettes. À l’intérieur, Selena trouve des cristaux de lithothérapie, un sweat à capuche, des colliers à breloques et des pâtisseries.

Quand elle reçoit son cadeau, Selena est trop contente. Elle se dit vraiment qu’enfin, elle a trouvé The one.

Pendant la première semaine de leur relation officielle, Selena et Frank s’entendent bien.

Un soir, alors que Selena s’apprête à dormir, elle reçoit un message de Frank. Dans ce dernier, il lui réitère son amour. « Oh, je t’aime tellement ». C’est sur ces mots que la belle Selena s’endort.

Le matin, quand elle reçoit une notification sur son téléphone, elle se dit que c’est encore une autre déclaration d’amour.

Pas du tout.

C’est encore un SMS. Toujours envoyé par Frank. Mais le ton n’est plus le même.

« Je ne t’aime pas ».

C’est avec ces cinq mots que Frank entame la conversation.

Ah oui… Imaginez. Vous vous couchez le matin en vous réjouissant d’avoir un petit ami qui vous aime. Quand vous réveillez le lendemain, la même personne vous dit ne rien ressentir pour vous.

Vous croyez que c’est dur ? Ce n’est pas fini.

Dans son message, Frank poursuit en lui expliquant qu’il couche avec son ex et elle en même temps.

Selena est donc insultée et cocue. Ouch… Ça fait mal.

À ce moment, Selena a l’impression que le sol s’ouvre sous ses pieds. Après d’un mois d’amour à la Roméo et Juliette, elle se rend compte qu’elle sortait avec M. Hyde.

Désemparée, elle trouve quand même la force d’aller au travail. Et là, alors qu’elle fait ce pour quoi elle est payée, elle reçoit un message sur Instagram.

C’est une certaine Stacy.

Et devinez quel est son rôle dans cette affaire ? Bingo : c’est l’ex de Frank !

Dans son DM, Stacy lui explique qu’elle aussi est une victime de Frank. Elle aussi a été aspergée d’amour avant d’être traitée comme une moins que rien. Et qu’en ce moment même, il la supplie de se remettre avec elle.

Sauf que, Stacy, elle sent bien que Frank est un peu limite.

En fouillant bien, elle a appris l’existence de Selena. Bien sûr, Frank a nié. Êtes-vous surpris ? Mais en fin limier, Stacy a décidé de trouver le fin mot de l’affaire.

Au-travers de ce message, elle espère apprendre toute la vérité sur la relation entre Selena et Frank.

Boy, Selena s’en donne à cœur joie.

Durant toute leur relation, Frank n’a jamais manqué une occasion d’insulter son ex. Selon lui, c’était une cinglée, une folle, une psychopathe. Tous ces noms d’oiseaux dont les pervers savent couvrir les personnes ayant échappé à leurs griffes.

Dans son téléphone, Selena a des dizaines de messages de Frank. Elle fait plus d’une cinquantaine de captures d’écran et envoie tout à Stacy.

Face à ces preuves, Stacy est bien obligée d’admettre que Frank est une ordure. Elle décide donc de le quitter et remercie Selena.

Au fil des jours, Selena et Stacy deviennent de bonnes amies.

Un jour, en regardant le feed de Stacy, Selena se rend compte que son style vestimentaire lui semble familier. Sceptique, elle fouille sa chambre à la recherche du cadeau offert par Frank. Stacy a une esthétique assez hippie, comme les bijoux offerts par son ex.

Poussée par son instinct, elle demande à Stacy si elle n’aurait pas perdu des cristaux. Bingo ! Ce sont les siens. Le sweat à capuche ? Ça fait plusieurs jours qu’elle le cherche. Idem pour les bracelets qui ont disparu de sa boîte à bijoux.

Vous ne rêvez pas : Frank a volé Stacy pour faire des cadeaux à Selena.

C’est juste dégueulasse. Il n’y a pas d’autres mots.

Même les pâtisseries présentes dans le coffret ne viennent pas de lui. Il les a volé au travail.

Frank est non seulement un menteur, un manipulateur mais il est aussi radin comme pas possible.

Folle de rage, Selena prend le paquet et se rend au travail de Frank.

Il faut préciser que Frank et Stacy, les deux ex, sont collègues. Ils travaillent tous les deux dans la même boutique, au sein d’un centre commercial. Donc, quand Selena remet ses affaires à Stacy, elle sait que Frank sera au courant.

Elle a raison. Ça ne manque pas.

Le lendemain, Stacy l’appelle pour lui dire qu’à la vue du sac, Frank a sorti son plus beau jeu d’acteur. Il a pleuré. Il a supplié Stacy de le pardonner. Lui a juré que la jalousie et le désespoir qui l’aveuglaient.

LOL !

Ce qui est bizarre, c’est que malgré ses regrets, Frank continue son petit cirque.

Une semaine plus tard, Selena apprend de Stacy que Frank a infligé le même traitement à cinq autres filles. À chaque fois, il entre dans la relation avec force, promettant monts et merveilles, puis brise leurs cœurs.

Le truc, c’est que Selena, c’est une adepte du soutien entre femmes. Elle est pour les femmes qui défendent les intérêts des autres femmes. Hors de question pour elle de laisser passer ça.

En réfléchissant, elle se rappelle que Frank lui avait fait une confidence.

Un jour, il lui a avoué voler des pâtisseries au travail pour les ramener chez lui. En rigolant, il lui a dit que si jamais son patron le découvrait, il serait viré.

C’est donc naturellement que Selena a décroché son téléphone, appelé le patron de Frank et chanté comme un pinson.

Selena dit tout. Le vol de pâtisseries, les techniques pour quitter le travail plus tôt, les falsifications des carnets, … Elle est déchaînée.

Même si elle n’a pas eu de retour du propriétaire, elle sait que Frank a été renvoyé.

Depuis cet appel, il a disparu de la boulangerie. Et les rares fois où quelqu’un le demande, les autres employés font comme s’il n’avait jamais existé.

Sa déchéance fut telle que selon Stacy, il a même dû déménager car incapable de payer son loyer.

En résumé, ne soyez pas des gros beaufs, que vous soyez une femme ou un homme.

Après avoir raconté cette histoire, je vous avoue que je suis curieuse. Est-ce que par hasard certains d’entre vous auraient des histoires d’ex intéressantes ? Je les attends en commentaires.

Et bien évidemment, aimez la vidéo, abonnez-vous à la chaîne, regardez mes playlists pour l’engagement. Si vous êtes encore là, c’est que la vidéo vous a plu, encouragez-moi à en faire plus.

Sur ce, tchao !

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Nombre de mots : 1 500.

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