Le coup de foudre : réalité ou fiction ? N’étant pas une adepte des chocolats, bisounours et couleurs pastels, ça me peine de devoir le dire… Mais oui, cher lecteur, le coup de foudre existe. Il est bel et bien réel. Par contre (et là, je jubile), il n’a rien de féerique ou de magique, c’est strictement biochimique.

Se désirer, s’attirer, s’attacher… c’est d’abord établir une communication inconsciente entre les neurones qui utilisent d’infimes signaux électriques qui déclenchent la libération de clés chimiques. Oui, le coup de foudre existe mais il n’est rien de plus que la résultante d’une cascade biochimique qui commence, devine où ? Sous tes aisselles.
Un parfum capiteux…
En 2005, Milinski et Wedekind ont démontré qu’avant même que ton âme sœur et toi, vous ne vous en aperceviez, vos corps ont déjà commencé à communiquer. Pas de façon tactile, mais par vos odeurs corporelles.
Pas la peine de te tartiner de crèmes ou de parfums pour essayer d’augmenter tes chances de rencontres. Il est question de TON odeur personnelle, celle que ton corps émane naturellement, en tout temps et par tout vent. Celle qui te rend unique à l’odorat de chaque chien ou chat.

Il s’agit ici des phéromones : des composés volatils produits par des glandes situées autour des organes génitaux, des mamelons et surtout… des aisselles. Super sexy, n’est-ce pas ?
Une fois sortis des dessous de bras et autres replis sombres et humides, les phéromones sont captées par l’organe de Jacobson. Encore appelée organe voméro-nasal, cette glande située sous le nez est directement reliée au bulbe rachidien et transforme l’information en signal électrique.
Et c’est ton organe sexuel le plus puissant, alias le cerveau, qui traitera l’information afin de déterminer si oui ou non, vos empreintes olfactives sont compatibles et si, oui ou non, on est en présence du partenaire reproducteur idéal. Si la réponse est oui les deux fois, on a droit à un coup de foudre. Et encore une fois, c’est le cerveau qui s’y colle.
J’en profite pour te poser une question. Cher lecteur, sais-tu pourquoi les femmes sont plus sujettes aux coups de foudre que les hommes ?
Parce qu’elles sont plus réceptives aux phéromones que les hommes.
Attention, c’est scientifiquement prouvé ! Santos et al. (2005) ont réalisé des tests olfactifs sur des groupes masculin et féminin, et les femmes ont obtenu des résultats positifs significatifs tandis que les hommes… faisaient ce qu’ils pouvaient.
L’anecdote glamour : ces tests étaient réalisés en demandant aux participants de renifler des échantillons de sueur et d’urine. Yep ! Hyper glamour. Là, nous sommes au top du sex appeal. Un peu plus, et on passe la stratosphère.
Bref, revenons au cerveau.
Le cerveau : une vraie boîte à mystères…
Le cerveau : le siège de notre humanité. Étudié sous toutes les coutures, et toujours aussi plein de mystères. C’est comme une boîte à mystères : on l’ouvre et à chaque fois, on découvre toujours de nouvelles choses.

Par exemple, savais-tu qu’il ne fallait qu’un cinquième de seconde à ton cerveau pour te faire « flasher » sur quelqu’un ? Ou alors, que l’amour provoquait une hausse du taux de Nerve Growth Factor ou NGF ?
C’est un poly peptique impliqué dans la prolifération des cellules neuronales et les processus de réactions inflammatoires. Ce qu’il peut bien chercher là ? Aucune idée. Par contre, je peux te dire que l’IRM fonctionnelle a été pour beaucoup dans la découverte du fonctionnement cérébral au cours de l’étude d’Ortique et al. (2010).
Le hic : C’est que ça n’a pas apporté que de bonnes nouvelles.
Cher lecteur, je suis désolée de te l’annoncer de façon si brusque : tu es un drogué. Si, au moins une fois dans ta vie, tu as éprouvé de l’attirance sexuelle, tu es un drogué. Quand le cerveau reçoit l’information de l’organe de Jacobson et qu’il identifie un match entre vos deux profils, pas moins de 12 régions cérébrales s’activent et libèrent des molécules euphorisantes comme la dopamine, l’adrénaline, la vasopressine, etc.
Quand as un coup de foudre, ce que tu ressens est similaire aux effets de la cocaïne.
A ce moment, tu n’es pas différent d’un junkie. C’est aussi pourquoi on observe que certaines personnes peuvent facilement développer une dépendance affective envers l’être aimé. Elles ont une dépendance hormonale à combler.
Ce qui me permet de rebondir sans aucune honte sur la dernière partie : les hormones.
La place des hormones dans le coup de foudre
Avant d’être un cocktail d’émotions, l’amour est un subtil mélange d’hormones.

La phényléthylamine ou plutôt les phényléthylamines (PEA).
C’est le début de la cascade biochimique du coup de foudre. Ces petites molécules jouant le rôle de neurotransmetteurs dans le cerveau donnent un sentiment de confort et de bien être inégalé.
Adrénaline.
Cœur qui s’emballe, mains moites, transpiration, respiration qui s’accélère… Ne cherches pas : c’est l’adrénaline. Lorsque le cerveau détecte une compatibilité, il active l’hypothalamus lequel va envoyer un message aux glandes médullosurrénales qui vont fabriquer de l’adrénaline. La présence d’adrénaline dans le sang déclenche instantanément les réactions dans tout le corps : le rythme cardiaque et la respiration s’accélèrent, la pression artérielle augmente, le cerveau et les muscles reçoivent plus d’oxygène, tandis que notre digestion se ralentit et les pupilles se dilatent.
Dopamine.
Honnêtement, c’est L’HORMONE phare du bonheur. Comme j’en ai déjà parlé de long en large dans La chimie derrière le massage, puis la Science du Dirty Talk, je vais faire court : elle te rend heureux !
Cher lecteur, je pense que tu as déjà entendu dire que l’amour dure 03 ans. C’est en partie vraie. Quand on tombe amoureux, notre corps sécrète un cocktail d’hormones dont les concentrations baissent progressivement pour atteindre le 0 mg/ml au bout de trois ans.
Mais ce n’est pas la fin, car une autre hormone, l’ocytocine entre en jeu. Surnommée la « molécule de l’attachement », c’est elle qui est responsable de l’affection mère-enfant. L’amour passionnel meurt au bout de 03 ans, mais, portée par l’ocytocine, un amour plus mature s’installe. Mais ça, c’est une autre histoire…
Cher lecteur, j’espère que ton prochain coup de foudre aboutira au mariage. Et le jour de ton mariage, au moment du toast, je te saurais gré de ne pas oublier de remercier l’organe de Jacobson pour t’avoir permis de sentir votre compatibilité, le cocktail phényléthylamine-adrénaline-dopamine pour t’avoir maintenu près de la femme de ta vie, et bien sûr, le cerveau pour son efficacité dans le traitement de l’information.
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Références
Santos P.S, Schinemann J.A., Gabardo J., Bicalho Mda G. (2005) New evidence that the MHC influences odor perception: a study with 58 southern brazilian students. Hormone and behaviors 47(4): 384-388
Manfred Milinski and Claus Wedekind (2001) Evidence for MHC-correlated perfume preferences in humans. Behavioral Ecology 12: 140-149.
Ortique S., Bianchi-Demichelli, F, Patel N, Frum C, Lewis JW (2010) Neuroimaging of love: fMRI meta-analysis evidence toward new perspectives in sexual medicine. The Journal of Sexual Medecine 7(11): 3541-52

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