étions-nous prêts pour internet

ÉTIONS-NOUS PRÊTS POUR INTERNET?

Quel paradoxe pour une blogueuse d’écrire un article mettant en garde contre le grand méchant internet… Et pourtant, au moment même où je tape ces lignes, mon cœur saigne…

Cher lecteur, que seraient nos existences sans internet ? Pour toi, je suppose que cela signifierait plus de paperasse, un accès à l’information plus limité et beaucoup plus de temps en famille. Pour moi, ce serait la fin… Réellement.

Depuis plusieurs années, je gagne ma vie en tant que rédactrice web. Sans internet, je ne peux pas travailler et de toute façon, les plateformes pour lesquelles je travaille cesseraient d’exister. Bonjour chômage et disette !

Au Cameroun, comment dire … Les infrastructures ne jouent pas toujours en faveur de la digitalisation.

Si je t’écris un vendredi à 10 h, ce n’est pas pur plaisir… Depuis le matin, la connexion internet ne passe pas à cause des pluies et orages magnétiques. Conséquence : je ne peux rien faire (ou presque).

Devant ton écran, tu es probablement en train de rire à gorge déployée. Cependant, laisses moi te dire qu’au-niveau continental, mon pays fait partie des premiers de la classe.

Cameroun : le bon élève Africain

30 %. Tel est le taux de pénétration de l’internet au Cameroun (Hootsuite & we are social, 2020). En comparaison de la moyenne mondiale de 60,2% (Internet World Stats, 2019), cela peut sembler extrêmement faible, voire risible…

Cependant, malgré les apparences, le Cameroun est un bon élève sur le plan Africain. À titre de rappel, seule 12 % de la population d’Afrique Centrale est reliée à internet.

C’est en 1996 qu’internet entre au cœur des préoccupations des politiciens Camerounais. En février 1997, le Premier Ministre Peter Mafany Musonge, inaugure le nœud CM à Yaoundé.

Deux décennies plus tard, le Cameroun dispose de plus de 50 fournisseurs internet (Ministère des Postes et télécommunications, 2018). Cependant, si le choix ne manque pas, la qualité du réseau n’est pas toujours au rendez-vous…

En 2019, la vitesse du débit internet de 207 pays a été évalué par WebsiteToolTester. Le Cameroun a été classé 193e, soit 21 places en moins que lors de l’année précédente. Fort heureusement, il faut plus que quelques soucis techniques pour freiner l’engouement des Camerounais pour le world wide web.

Sur les 25 millions de personnes qui peuplent le +237, 19,10 millions possèdent un téléphone portable. Il n’est donc pas surprenant que 59% des internautes Camerounais se connectent via leurs smartphones contre 39,4% via des ordinateurs et 1,3 % au-travers de tablettes (Hootsuite & we are social, 2020).

Parmi les 6,3 millions de Camerounais connectés, 57 % utilisent fréquemment des réseaux sociaux et 53 % ne peuvent se passer d’applications mobiles avec WhatsApp en tête de ligne. Pour ce fragment de la population ultra-connectée, pas toujours facile de ne pas laisser le virtuel empiéter sur le réel… Pire encore quand la toile se transforme en un tribunal où tout le monde se prévaut d’être juge et bourreau.

Internet : quand la haine règne en maître…

Cyber harcèlement, propagation de fake news, addiction à internet, tribalisme… La situation devient si grave qu’en décembre 2019, l’État Camerounais réforme l’article 241 du code Pénal afin d’y inclure l’utilisation des réseaux sociaux.

Dorénavant, toute outrage à la tribu commis par le biais d’internet est passible d’une peine d’emprisonnement allant de 6 jours à 6 mois, laquelle est assortie d’une amende pouvant aller de 5 000 à 500 000 francs CFA. De même, propager de fausses informations peut valoir jusqu’à 2 ans d’emprisonnement et 5 à 10 millions de F CFA d’amende.

Outre le plan pénal, le côté humain de l’internet est de plus en plus remis en question…

À quel moment les réseaux sociaux censés nous rapprocher ont-ils commencé à nous éloigner ? À en croire BroadBandSearch (2019), un Africain passe en moyenne 3 h 24 minutes sur les réseaux sociaux contre 2 h 6 minutes pour un Nord-Américain et 1 h 15 pour un Européen.

Et non, cher lecteur, ces 3 heures ne sont pas utilisées à bon escient : troller sur les forums, juger les choix d’autrui et s’autoproclamer « défenseur de la vertu, de la morale et de la juste représentation de la femme Africaine » sont en passe de devenir des sports nationaux. Pourquoi est-ce si difficile de laisser les autres vivre leurs vies comme ils le souhaitent ? Je ne sais pas.

Plus que jamais, il est temps d’apprendre comment retrouver un juste équilibre entre vie réelle et mondes virtuels. Pire encore avec l’émergence du COVID-19…

Heureusement, une association répondant au doux nom d’Internet Society a décidé de prendre le taureau par les cornes. Comment je le sais ? Cher lecteur, ton humble servante est un fier membre du chapitre Cameroun de ladite association.

Internet Society s’engage pour un internet plus sûr

Internet Society est une association qui a vu le jour le 11 décembre 1992 dans la cité bucolique de Reston, Virginie, États-Unis. 28 ans plus tard, elle est présente dans plus de 80 pays parmi lesquels la terre des Lions Indomptables.

Sa mission : créer un internet plus grand et plus fort pour tous.

Pour cela, l’association s’appuie sur 4 piliers :

  • Renforcer l’internet en promouvant le mode de fonctionnement du réseau internet, étendant le chiffrement, sécurisant le routage global et surtout en montrant l’exemple en n’utilisant que des normes et protocoles ouverts ;
  • Développer l’internet au-travers de la construction de réseaux communautaires, d’infrastructures, de communautés techniques et de sa mesure régulière ;
  • Bâtir une communauté solide à même de faire entendre sa voix ;
  • Mettre en place d’autres activités à l’instar du temple de la renommée d’internet, le prix Jonathan B. Postel et le symposium sur la sécurité des réseaux et des systèmes distribués.

Cher lecteur, te présenter toutes les réalisations de l’Internet Society en quelques lignes est tout bonnement impossible. Néanmoins, parce que c’est toi et que je ne peux rien te refuser, je vais rapidement te décrire quelques-uns de ses accomplissements.

En 2019, l’Internet Society a rassemblé des férus de technologie lors du Sommet Africain de l’Internet à Kampala, en Ouganda. Lors du RIPE 79, Andreï Robachevsky a défendu lle réseau MANRS pour le compte de l’Internet Society. Et non, l’Internet Society, ce n’est pas que des conférences tous frais payés où des experts réécrivent le monde.

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En 2019, dans le cadre du sommet de la Connectivité Autochtone, l’Internet Society s’est allié à Nation of Hawaii et créé le premier réseau communautaire d’Hawaii, lequel se trouve à Pu’uhonua o Waimanalo.

Au Tchad, Internet Society et Facebook ont créés des points d’échange internet (IXP). En Inde ou dans la communauté Amérindienne d’Ulukhaktok (États-Unis), les agents de l’Internet Society sont sur tous les fronts pour réduire la fracture numérique.  

Mais ce n’est pas tout… Comme dit plus haut, l’Internet Society n’a de cesse de se déployer sur le terrain. Pour plus de détails, je t’invite à consulter le site web officiel de l’Internet Society et surtout, surtout, à rejoindre ses rangs.

La procédure se fait en ligne et ne te demandera que quelques minutes. Pour devenir membre de l’Internet Society, cliques ici afin d’être redirigé vers la page appropriée. Une fois ton inscription validée, tu devras choisir le chapitre pour lequel tu désires travailler. Même si rien ne t’oblige à choisir ton pays de résidence, avoues que c’est plus facile…

En sélectionnant la contrée où tu vis, tu pourras rencontrer les membres en face-à-face et véritablement t’investir dans les activités de l’association. Justement, en parlant des activités de l’IS…

Le 21 novembre 2020, de 08 h à 16 h au Mess des officiers (face hôtel prestige – voirie), l’Internet Society chapitre Cameroun organise une journée de réflexion portant sur la place de l’internet dans la société Camerounaise moderne. Et laisses-moi te dire que pour rien au monde, tu ne veux rater ça…  

Questionner la place de l’internet dans la société camerounaise

La conférence : la place de l’internet dans la société Camerounaise moderne s’inscrit dans la ligne droite des objectifs 2020 de l’Internet Society.

L’internet est pour tous et la crainte de perdre pied, de se faire harceler, ou d’être victime de criminels informatiques ne devrait pas en limiter l’usage. En promouvant les bonnes sécuritaires sur la toile, la conférence permet de faire d’internet un endroit plus sûr pour les âmes de bonne volonté. 

Depuis que la distanciation sociale est de vigueur, le télétravail est sur le devant de la scène. Mais son application nécessite non seulement de disposer de compétences techniques mais aussi de discipline personnelle.

Et parce qu’internet est une terre riche en opportunités, un expert sera disponible pour nous expliquer comment utiliser les réseaux sociaux pour booster sa carrière, et un autre pour nous éviter de rejoindre les rangs des 10 millions de personnes dont les téléphones sont piratés chaque jour.

Je te mets le programme pour que tu puisses te faire ta propre opinion et le lien d’inscription pour que tu puisses réserver ta place.  

Internet est une terre d’opportunités pour qui sait l’exploiter, c’est pourquoi encore une fois je t’invite à venir assister à la conférence « La place de l’internet dans la société camerounaise » organisée par l’ISOC le 26 novembre 2020 au Mess des officiers.

Seras-tu des nôtres ? Confirmes ta présence ici et surtout, abonnes-toi au blog !

2 commentaires

  1. […] J’y ai fait le logo de Careness, toutes les vidéos YouTube de Careness, la papeterie de Careness (stationary design) et plus récemment, la vidéo promotionnelle de la conférence que j’ai organisé pour le compte de l’Internet Society chapitre Cameroon. […]

  2. […] Je te parle plutôt de ces scandales entre influenceurs qui débouchent sur une guerre des clans. Leur récurrence et leur futilité me font parfois dire que nous n’étions peut-être pas prêts pour internet… […]

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