Cher lecteur, c’est épuisée mais heureuse que j’écris ce billet.
Dans un article précédent, je t’avais parlé de la journée ludo-éducative que j’organisais à la maison d’accueil CAH FONKO, sise à Acacias – Yaounde.
Le but était de diversifier l’éducation des enfants y résidant, dont la seule source d’enseignements reste l’école. Aller à l’école est indispensable, c’est un fait. Mais développer sa créativité, voir au-delà des enseignements académiques, est devenu indispensable pour trouver sa place en tant qu’adulte.
C’est pourquoi, le 16 mars 2019, j’ai lancé un appel à volontaires et enclenché une levée de fonds. Et devines quoi, le résultat a été bien au-delà de mes attentes !
Un élan de générosité à nulle pareille
Suite à l’appel à bénévoles, j’ai reçu des appels et messages de nombreux aspirants. Comme dans tout procédé, il y’a des désistements, des contretemps, des annulations.
Mais n’empêche. Le jour J, 05 bénévoles ont répondu présent dont 02 qui se sont chargés de l’animation d’ateliers.
Un grand merci à Mispa, Yves, Oshkar, Marie-Ange et Vanissa de FAFED Cameroun pour avoir choisi de consacrer leur samedi à apporter de la lumière dans le cœur de personnes moins nanties qu’eux.
Concernant la levée de fonds, je suis fière de t’informer que l’activité a été financée à 35,86 % par des donateurs. Cela nous a permis de rajouter une pause-café et de veiller à ce qu’il y’ait suffisamment de matériel didactique.
Néanmoins, il est à noter que, suite à de terribles événements ayant affecté plusieurs des responsables du centre, les filles de la fondation n’ont pas pu être accompagnées sur les lieux.
C’est donc avec une heure de retard et 24 enfants que nous avons débuté les activités, lesquelles ont respecté le programme préétabli.
PS : Par respect pour la vie privée des enfants de la fondation, je ne partagerai aucune photo d’eux dans cet article.
La journée ludo-éducative à proprement parler
Le jeu : 02 vérités & 01 mensonge
Animé par votre humble servante, cette activité a permis de briser la glace et de mettre les enfants en confiance.
Le principe : une personne énonce à haute voix trois faits parmi lesquels 02 sont véridiques et 01 est monté de toute pièce. Les membres de l’assistance doivent deviner quel est le mensonge. Pour motiver les participants et parce que ce sont des enfants, tous ceux qui trouvent la bonne réponse gagnent automatiquement un paquet de biscuit !
Honnêtement, la sauce a mis du temps à prendre.
Au départ, après avoir expliqué le principe, j’ai demandé à trois enfants de présenter les faits.
A la place, j’aurais dû prêcher par l’exemple. Du coup, il y’a eu un instant assez étrange où je les regardais, ils me regardaient, nous nous regardions et personne ne savait quoi faire… Heureusement, une des bénévoles s’est proposé pour illustrer les faits.
Par la suite, 03 personnes se sont prêtées au jeu dont 02 bénévoles et 01 enfant. Avec le recul, je me dis que le problème est que le jeu n’était pas très adapté à l’âge des enfants.
Lors d’une activité future, le jeu 02 vérités & 01 mensonge sera plutôt utilisé pour permettre aux animateurs de se présenter tout en détendant l’atmosphère.
Table ronde : pourquoi l’éducation est-elle importante ?
Après les fous rires et les échanges de biscuits de l’activité 1, nous avons entamé un autre sujet : celui de l’éducation.
Le premier point abordé a été de savoir pourquoi l’éducation est importante. Très engagés, les enfants ont activement participé à cet échange. Il en est ressorti que l’éducation sert essentiellement à :
- Déterminer son métier.
- Devenir éduqué.
- Réaliser ses rêves.
S’en est suivi un bref échange sur les différentes manières d’apprendre et les pratiques à adopter pour étudier efficacement.
Cet échange instructif a permis de passer la parole à l’animateur suivant, Oshkar MANY, qui nous a parlé du métier d’archiviste-documentaliste.
Découverte : A la rencontre du métier d’archiviste-documentaliste
Etudiant en première année à l’ESSTIC, Oshkar est venu nous parler de son futur métier avec passion et conviction.
Pour devenir archiviste – documentaliste, deux voies sont possibles :
- La formation professionnelle par le biais d’une école spécialisée ;
- L’apprentissage sur le tas.
Dans un cas comme dans l’autre, les activités de l’archiviste-documentaliste s’articulent autour de 04 axes principaux : la collecte, la documentation, le traitement, l’archivage.
A l’aide d’outils de travail telles que les fiches d’identité des documents, des exemples d’archives et des photos, il a divulgué les rouages de sa profession à l’audience ébahie.
Curieux d’en savoir plus, les enfants ont posé quelques questions sur la présentation d’Oshkar. C’en est suivi une pause-café afin de leur permettre de récupérer un peu.
Quand une pause s’impose
Qui a dit qu’une pause-café devait forcément être sans bruit ni cris ?
Sûrement pas Vanissa.
Animée par une joie contagieuse, cet entracte a été le théâtre d’une compétition de danse improvisée. Sur les chansons de Tenor, Nyangono du Sud, Toofan et autres artistes urbains, les pensionnaires ont rivalisé d’originalité dans les pas de danse.
C’était à qui fera le mieux, et force est de reconnaître que nos petits danseurs ne manquent pas de talent.
Il faut dire que le jeu de mimes proposé en amont avait déjà chauffé la salle et les apéritifs distribués par Mispa avaient requinqué les corps endoloris.
Ce fût donc une pause-café tout en joie et en bonne humeur, très loin de l’humeur maussade des cafétérias professionnels.
Atelier relaxation : comment évacuer le stress
Au cours de cet atelier, j’ai présenté aux enfants deux techniques de relaxation : le contrôle de la respiration et le massage en duo.
Contrôler sa respiration pour évacuer le stress
Il est question d’inspirer profondément puis d’expirer intensément. En inspirant, imagines que l’air frais purifie ton organisme et vient se substituer aux énergies négatives jusqu’ici présentes. En expirant, toutes tes pensées négatives et ton stress sont expulsés.
Apprendre le massage aux enfants
Pour initier les enfants au massage, il leur a été demandé de se mettre deux à deux en fonction de leurs tailles. L’exercice consistait à déposer ses mains le long des épaules, 04 doigts à l’avant et le pouce placé sur la nuque.
En exerçant une pression ferme mais non brutale, les enfants effectuaient de petites rotations en allant de la base du cou vers les épaules, et vice versa. Après 03 répétitions, les mêmes mouvements ont été repris, mais cette fois ci, les paumes des doigts ont été remplacés par les phalanges.
Cet exercice a beaucoup plu aux enfants qui se sont amusés à malaxer les corps de leurs compagnons. Mais attention, ce ne fût pas sans conséquence car les masseurs devenaient les massés à l’acte II…
Un jour, un métier : l’art de la communication
Communicatrice de métier, Marie-Ange a pris le relais.
Sa première question : « à quoi sert la communication ? ». Tant qu’à en apprendre plus sur un domaine, autant connaître son utilité. Échanger des informations, parler, discuter avec les autres… autant de réponses données par les enfants et validées par l’animatrice.
S’en est suivi une phase pratique pendant laquelle Marie-Ange a entretenu l’audience sur la posture à adopter, le ton à employer et la position du regard à respecter pour gagner l’estime de son interlocuteur.
La jeune Maëva, 14 ans, élève en classe de 5e et apprentie couturière a bénéficié de l’assistance personnelle de Marie-Ange. L’objectif : qu’elle soit capable de se présenter avec plus de conviction et sans baisser le regard. Après plusieurs essais timorés, la jeune fille a réussi à relever le défi sous les encouragements de la foule.
Par la suite, il a été question de mimer 02 émotions : la colère et la joie. Cet exercice a été un peu plus difficile que le précédent car les enfants n’ont pas pour habitude d’exprimer leurs émotions.
C’était à qui se cachera le mieux.
Toutefois, 02 participants se sont prêtés au jeu. Steve, 14 ans, a personnalisé la joie tandis qu’Engelbert, 11 ans, a choisi le parti de la colère.
C’est sur cet exercice que la journée s’est poursuivi sur notre dernière activité.
Atelier d’initiation à la chimie : la lava lamp
Cher lecteur, sais-tu ce qu’est une lava lamp ? Inventée en 1963 par Edward Craven-Walker, c’est une lampe qui fait plus office de décoration que de poste d’éclairage.
L’expérience dont il est ici question s’inspire du dit objet pour mettre en exergue le principe de non mixibilité eau-huile.
Sans plus tarder, entrons dans le vif du sujet.
Matériel nécessaire :
- De l’huile végétale.
- De l’eau.
- Du colorant alimentaire.
- Des comprimés effervescents (Efferalgan)
- Un flacon compte-gouttes.
- Des bouteilles en verre transparentes
Déroulement de l’expérience :
- Dans le flacon compte-gouttes, mélanger le colorant alimentaire en poudre avec de l’eau.
- Remuer pour bien homogénéiser. La poudre se dissout dans l’eau, on parle d’hydro solubilité.
- Remplir au ¾ d’huile végétale les bouteilles en verre transparent.
- Y ajouter de l’eau. L’eau et l’huile ne se mélangent pas. C’est la non mixibilité.
- Verser quelques gouttes de solution de colorant. Etant que la solution de colorant est constituée d’eau, elle est donc insolvable dans l’huile. C’est pourquoi la goutte reste intacte et se dépose au-niveau de la limite eau-huile.
- Ajouter 02 comprimés d’Efferalgan. En se dissolvant dans l’eau, les comprimés d’Efferalgan émettent du gaz carbonique. Ce dernier propulse l’eau vers la surface, mais étant donnée qu’elle ne peut se mélanger à l’huile, elle reste en suspension dans la phase lipidique. Le colorant permet de bien observer le phénomène.
Pour que tu y vois plus clair, je te mets une petite vidéo démonstrative. La lava lamp est l’expérience n°2.
Collation et accolades
La lava lamp marqua la fin de cette demi-journée éreintante.
Après avoir partagé un en-cas, nous avons remercié les pensionnaires de leur accueil et c’est le cœur lourd que nous avons pris le chemin de nos domiciles respectifs.
Un grand merci à tous les bénévoles, notamment Mispa et Yves pour leur travail formidable en back office. Ils ont été en charge de la préparation du repas, de la logistique et de la prise de photos !
Je n’oublie pas nos généreux donateurs qui n’ont pas hésité à mettre la main au porte feuille pour que ce rêve devienne réalité. Dédicace spéciale à Esther, Diane, et Vanissa !
Laisser un commentaire