Est-il temps d'adopter un prix minimal en rédaction web

VERS UN PRIX MINIMAL EN RÉDACTION WEB ?

Oui, je sais… C’est un dilemme aussi vieux que celui qui oppose l’œuf à la poule.

Est-il possible d’imposer un tarif minimal aux clients des rédacteurs web ? Et si oui, quel devrait être le montant de ce dernier ?

Cher lecteur, je ne vais pas tourner inutilement autour du pot : c’est une utopie. Du moins, c’est ce que je pense. Et dans cette courte note, je te partage les raisons pour lesquelles tu ne devrais pas attendre une telle révolution.

Vers un prix minimal en rédaction web - pin it!

Peut-être que je me trompe… Peut-être qu’un jour, tous les rédacteurs se dresseront comme un seul homme et diront « plus de validation de briefings en dessous de… ». Cependant, au vu des quatre éléments ci-dessous, je suis sûre à 95 % que cela n’arrivera jamais.

Tous rédacteurs web, tous différents

Ce qui est bien avec la rédaction web, c’est que chacun y arrive à un moment donné de son parcours. Tu y trouveras aussi bien des ingénieurs en reconversion que des caissiers titulaires du CAP assoiffés de liberté. Et c’est aussi ce qui rend la rédaction web si attirante.

Pour te lancer dans ce métier ô combien palpitant, tu n’as besoin que de trois éléments :

  • savoir lire et écrire en français ;
  • avoir accès à internet ;
  • disposer d’un ordinateur.

C’est tout. En parallèle, je te recommande aussi de lire cette fiche métier dédié au rédacteur web pour t’imprégner des plus et des moins de la profession.

Toutefois, cette accessibilité s’accompagne d’un désagrément. Bien que… Est-il réellement juste de le désigner par le terme « désagrément » ? Dans le doute, je préfère remplacer ce terme par « effet secondaire ».

Je disais donc : cette accessibilité s’accompagne d’un effet secondaire. Non seulement les rédacteurs web n’ont pas les mêmes attentes mais il est aussi impossible d’établir un barème de notation.

Je m’explique.

Tous rédacteurs web, tous différents - pourquoi il n'y aura jamais de prix minimal en rédaction web

Prenons le cas d’étudiants en médecine. Même s’ils sont issus de facultés différentes, en sixième année, ils savent tous poser certains actes médicaux. Forcément, une clinique qui sollicite un étudiant peut s’appuyer sur son curriculum pour estimer ses compétences et, par ricochet, sa rémunération.

Essaie donc de faire la même chose en rédaction web…

Du côté des rédacteurs de contenus web, le son de cloche est extrêmement disparate. Cher lecteur, soyons honnêtes. Une femme au foyer, entretenue par son conjoint, n’a pas les mêmes besoins financiers qu’une mère célibataire de deux enfants. De même, un ingénieur junior est habitué à un rythme de vie supérieur à celui d’un étudiant moyen.

Et forcément, au moment de fixer leurs tarifs, ces rédacteurs web se baseront (aussi) sur la vie qu’ils désirent se bâtir. C’est normal, c’est humain et c’est même l’un des gros avantages du statut de travailleur indépendant.

Ce qui me permet d’enchaîner sur le second point.

Rédacteurs web, freelances par nature

Combien de rédacteurs SEO (ou classiques) travaillent exclusivement pour des agences de rédaction ? J’aurais aimé pouvoir te donner une réponse chiffrée mais hélas, le dieu Google n’a pas pu répondre à mon interrogation.

Même si c’est une situation qui me déplaît, je vais devoir me baser sur mon vécu pour te répondre.

À titre personnel, je ne connais aucun rédacteur web (offshore ou pas) qui soit tributaire d’une seule agence. Très souvent, ils exercent soit en freelances, soit ils sous-traitent pour plus d’une entreprise de marketing digital. Et à chaque fois, ils renégocient les clauses de leurs contrats.

Ainsi, Souleymane peut rédiger des articles de blog à 5 f/mot pour l’agence Reezcom. Quand il travaille avec l’entreprise DigitalBrand, il est rémunéré à hauteur de 4 f/mot. Et finalement, quand il parvient à alpaguer lui-même un client, il exige 12 f/mot.

Et c’est parfaitement normal.

4 raisons pour lesquelles les rédacteurs web ne s'accorderont jamais sur un tarif minimal - pin it!

Par essence, le rédacteur web est plus freelance qu’entrepreneur. C’est-à-dire qu’il est aussi libre qu’un feu follet mais a tendance à être au four et au moulin. C’est un résumé un peu rapide des différences entre les statuts mais bon, ce n’est pas réellement le point le plus important.

Ce que je voudrais que tu retiennes de ce chapitre, c’est que les rédacteurs web n’ont pas de relation employé-employeur avec les éditeurs/annonceurs. En foi de quoi, ils sont libres de démarcher d’autres clients et de changer leurs tarifs en fonction des circonstances.

Une question pour facilement percevoir la différence : penses-tu qu’un rédacteur web puisse exiger la même paie d’une agence et d’un client direct ?

Absolument pas. Tout simplement parce qu’avec l’agence, il n’est qu’un sous-traitant et, en foi de quoi, une partie du montant payé par le client va dans les poches de l’intermédiaire. Et même avec les clients, la facturation d’un rédacteur web dépendra du profil (solo preneur, TPE/PME, etc.) et des attentes de ce dernier.

Eh oui… Derrière le devis d’un rédacteur web se cache une pléthore de variables qui valent toutes leur pesant d’or. Desquelles s’agit-il ? Patientes encore un peu…

Des missions qui ne se ressemblent pas

Fixer un tarif minimal implique d’avoir standardisé certaines tâches. En rédaction web, c’est tout bonnement impossible. Chaque prestation est unique.

Par exemple, si tu as parcouru le programme de la Formation Rédacteur Web Africain Freelance, tu as sans doute remarqué qu’un module entier était destiné aux contenus textuels. C’est parce qu’un article de blog ne requiert pas le même doigté qu’une page de vente. Autant dans le premier cas, la facturation au mot est la norme, autant dans le second cas, c’est en fonction de l’ampleur du travail que le rédacteur fixe ses tarifs. Et encore…

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Il y a article de blog et article de blog. Si le client a besoin d’optimisation SEO, d’enrichissement sémantique, de balises méta et titre, sans surprise, le prix grimpe. C’est beaucoup plus de travail et forcément, la rémunération doit être revue à la hausse. Pourquoi penses-tu que mes tarifs de rédactrice web SEO démarrent à 0,07 €/mot ?

À mes débuts sur les plateformes de rédaction web, j’ai commis l’erreur de sous-estimer le temps nécessaire pour enrichir un texte et m’en suis mordu les doigts.

Et là, je sais à quoi tu penses… Tu te dis qu’il suffit juste de fixer un prix minimal en fonction des formats à rédiger.

L’intention est louable mais l’exécution est plus difficile qu’il n’y paraît. Surtout que, parfois, le point qui pousse le rédacteur web à s’arracher les cheveux n’est nul autre que le sujet. Ainsi, il est plus facile de rédiger 1 000 mots sur « planifier un road-trip » que 250 mots sur le thème « bien choisir ses écrous ».

Et là, tu te dis sans doute qu’il faudrait faire payer un surplus aux sujets techniques…

OK. Mais sur quels critères se baser pour différencier un domaine technique d’un autre plus abordable ? Parce que je suis sûre d’une chose : un ex-plombier devenu rédacteur web SEO aura plus de peine avec le road trip que la sélection des écrous.

Pourquoi est-il si difficile de fixer un prix minimal en rédaction web

Le hic avec la rédaction web, c’est que le barème de complexité est dans l’œil de chacun des auteurs. Une personne qui a fait des études de storytelling sera aux anges lors de la rédaction de pages de vente. Un ancien ingénieur horticole se réjouira d’écrire un ebook sur les besoins nutritionnels des hortensias d’Amérique du Sud.

Comment imposer un prix minimal avec des profils et des missions aussi disparates sans léser qui que ce soit ? Si tu as la réponse, n’hésite pas à l’écrire en commentaires.

Rédacteurs web du bout du monde

C’est sur ce quatrième élément que se clôturera mon argumentaire. Fortuitement pour toi, il sera assez court.

Il y a un préjugé selon lequel la rédaction web offshore est synonyme de piètre qualité. C’est l’une des cinq idées reçues qui ternissent la réputation des rédacteurs web Africains. Pourtant, si tu retires le filtre du nationalisme qui aveugle les partisans de cette philosophie, tu verras que c’est faux.

Un texte SEO acheté à 0,03 €/mot auprès d’un Camerounais/Béninois/Malgache/etc. peut être d’une qualité supérieure à celle de billets payés 1,5 €/mot à un Français.

C’est une grossière erreur de lier prix et qualité car une facture est toujours faite selon le milieu dans lequel baigne l’auteur(e). C’est pourquoi, même en se positionnant sur des prix légèrement plus bas, internet reste un eldorado pour les Africains.

Je vais essayer d’être plus clair.

Un rédacteur web Parisien qui gagne 1 400 €/mois est juste au-dessus du SMIC et a donc une existence plutôt modeste. En revanche, le Camerounais qui gagne 1 400 € (918 560 F CFA) vit comme un pacha dans son pays d’origine. Et ça, c’est au Cameroun.

Dans des pays au pouvoir d’achat plus bas (Maroc, Madagascar, etc.), la conversion avantage encore plus les rédacteurs web offshore.

Les disparités des pays dans lesquels travaillent les rédacteurs web

Maintenant, je t’invite à répondre à une question. Pour celle-ci, nous n’allons pas tenir compte des rédacteurs web francophones résidant en Europe ou au Canada. Concentre-toi uniquement sur les Africains.

Sachant que le corps humain impose des limites en termes de texte saisis… Sachant que chaque être humain a le droit de vivre décemment… Sachant que le coût de la vie dépend du pays dans lequel réside le rédacteur web offshore…

Sachant tout cela, penses-tu réellement qu’un salaire minimal qui satisfait un Malgache peut convenir à un Béninois ?

Seconde question : dans le cas où le revenu minimal serait fixé par pays, comment géo restreindre une activité qui se fait sur internet ?

C’est sur ce casse-tête chinois que je vais te laisser.

Si tu ne partages pas mon point de vue, je t’invite à donner ton opinion en commentaires.

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Pourquoi le tarif minimal du rédacteur web est une utopie - pin it!

2 commentaires

  1. Kocou says:

    Bel article. La réflexion est convaincante de bout en bout. Merci infiniment !

  2. […] l’une des premières questions que je me suis posée en débutant. Est-il possible de standardiser les tarifs au sein de la rédaction web ? À l’issue de mon analyse, la réponse fut un « non » sans […]

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