COMMENT PRÉPARER SA RETRAITE EN TANT QU’ENTREPRENEUR AFRICAIN (OU RÉDACTEUR WEB FREELANCE) ?

Du haut de tes 20-30 ans, tu n’imagines sans doute pas le jour où tu auras des cheveux blancs.

Cher lecteur, laisse-moi te dire que ce jour viendra. À vrai dire, tu es sûrement plus proche de cette date limite que tu ne le penses.

Non, je n’ai pas rédigé cet article dans le but de te donner des frayeurs nocturnes. C’est même l’inverse. Si j’ai saisi mon clavier, c’est justement pour exorciser des démons qui hantent mes nuits depuis déjà trop longtemps.

L’année passée (ou surpassée), j’avais effectué une visite dans une association qui prend en charge les personnes âgées. Oh boy… C’est terrible l’état de dépendance dans lequel il est facile de se retrouver quand la retraite n’a pas été correctement planifiée.

Eh attention, je ne te parle pas de personnes n’ayant jamais exercé d’activités professionnelles. Il y avait des anciens dirigeants de PME et des ex-salariés dans le « privé camerounais ». Pourquoi avoir précisé « privé camerounais » ? Parce que les contrats de travail y sont souvent verbaux et que les patrons tendent à ne pas déclarer leurs salariés.

Ce sont des personnes qui, quand elles travaillaient encore, n’avaient pas de peine à joindre les deux bouts. Et ensuite, Dame Providence a frappé… Désormais, elles n’ont plus rien. Littéralement.

Cher lecteur, je suis sûre qu’actuellement, en dépit des hauts et des bas, ta situation est au beau fixe. Tu as un toit, manges à ta faim et peut te soigner si nécessaire. Néanmoins, viendra un moment où tu ne pourras (ou voudras) plus travailler et à cet instant, tu seras heureux d’avoir appliqué les stratégies ci-dessous.

Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, je me dois te répondre à une question : quand faut-il commencer à préparer sa retraite en tant qu’entrepreneur ?

Bonus : à quel moment planifier sa retraite en tant que rédacteur web Africain freelance ?

Maintenant.

Je veux dire : aujourd’hui. Là. Sur-le-champ.

Pas demain. Pas à la fin du mois. Pas l’année prochaine.

Le bon moment, c’est maintenant.

Le plus tôt tu commences, le plus de bénéfices tu obtiendras.

Et surtout, épargner/investir pour tes années seniors deviendra un réflexe comme manger ou te rendre chez le coiffeur. Tu n’auras plus l’impression de subir ce plan d’investissement. Au contraire, il sera tellement imprégné dans ta routine qu’il deviendra comme une seconde nature.

Ceci dit, ne perdons plus de temps.

Concrètement, comment préparer sa retraite en tant qu’entrepreneur ? Déjà en souscrivant à l’assurance volontaire de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS).

Souscrire à une assurance volontaire

Je ne sais pas si ce système existe dans ton pays mais ici, au Cameroun, il est possible de contracter ce qu’on appelle une assurance volontaire.

Je te fais rapidement un récapitulatif sur le sujet.

En entreprise, une retenue est effectuée sur les salaires de tous les employés (incluant aussi le DG/CEO/etc.) et verser à la CNPS. De mémoire, 4,2 % est payé par la compagnie et les autres 4,2 % sont coupés sur le salaire du personnel.

C’est grâce à ce mécanisme qu’une fois à la retraite, les ex-travailleurs perçoivent chaque mois une allocation leur permettant de subvenir à leurs besoins. C’est aussi ce mécanisme qui permet d’avoir des congés de maternité payés ou des indemnités en cas d’invalidité.

Se faire immatriculer à la CNPS est obligatoire pour les personnes relevant du Code du Travail. En revanche, pour les autres, c’est une autre paire de manches. Afin de combler ce fossé, la CNPS a créé l’assurance volontaire.

Qui peut souscrire à l’assurance volontaire de la CNPS ?

Tout le monde.

Si tu es un ancien salarié dont la boîte a fermé mais que tu désires cotiser, tu es le bienvenu.

Si tu travailles de manière informelle mais a la capacité de cotiser, encore une fois, l’assurance volontaire te tend les bras.

Étudiants, artistes, professionnelles libérales (avocats, notaires, etc.), artisans, etc., tout le monde peut prétendre à l’assurance volontaire de la CNPS.

Bien évidemment, cela t’inclut aussi, cher rédacteur web freelance. Et cela que tu disposes d’une entreprise légale ou pas.

Quelles sont les indemnités prises en charge par l’assurance volontaire ?

Si j’ai inclus cette section, c’est parce que l’assurance volontaire CNPS a quelques limitations. Elle ne contribue qu’en cas de vieillesse, d’invalidité ou de décès. En clair, si tu es une femme et que tu es enceinte, fais une croix sur les congés maternité payés.

Quel montant dois-tu cotiser à l’assurance volontaire de la CNPS ?

Là encore, c’est toi qui tiens les rênes.

L’assurance volontaire se base sur les déclarations de l’assuré. En termes simples, tu dis combien tu gagnes par mois et c’est en fonction de cela qu’est calculé ta pension retraite.

Sur la page officielle de l’Assurance volontaire de la CNPS, il apparaît que les revenus déclarés doivent être compris entre 36 720 et 750 000 francs/mois. Le montant à verser, quant à lui, équivaut à 8,4 % du salaire.

Par exemple, supposions que tu gagnes 250 000 francs/mois. Chaque mois, pour être couvert par la CNPS, tu devras cotiser 21 000 francs. C’est parfaitement faisable.

Quel est le montant de la pension retraite que tu percevras ?

Une fois à la retraite, chaque mois, tu recevras 30 % du montant déclaré. Ainsi, en gardant l’exemple précédent, tu empocheras 75 000 francs/mois, et ce, jusqu’à ton dernier souffle.

Là maintenant, cela ne te semble pas être un bon deal. Mais une fois que ton corps sera à bout de souffle, le fait d’avoir des revenus stables et permanents te soulagera de bien des maux.

Une rapide FAQ à propos de l’assurance volontaire de la CNPS

À partir de quel âge peut-on prétendre empocher sa pension retraite ?

60 ans. À partir de 55 ans, il est possible de demander une retraite anticipée. Saches cela que le montant qui te sera reversé sera réduit de 5 %.

Combien de mois faut-il cotiser pour percevoir sa pension retraite ?

180 mois, soit 15 années.

Quelles sont les pièces à fournir pour bénéficier de l’assurance volontaire de la CNPS ?

Il suffit de se rendre dans n’importe quelle agence physique avec les documents ci-dessous :

• une demande d’immatriculation (sur imprimé, délivré par la CNPS) remplie et dûment signée par l’intéressé ;
• une photocopie de l’acte de naissance non timbrée ;
• une photocopie de la carte nationale d’identité ;
• une copie des actes de naissance des enfants le cas échéant ;
• un plan de localisation du domicile ou du lieu où s’exerce l’activité ;
• les justificatifs des revenus (attestation de déclaration des revenus de l’exercice antérieur ou production d’une attestation sur l’honneur en cas d’absence de justificatifs de revenus).

Bien.

Maintenant que l’assurance volontaire de la CNPS n’a plus de secrets pour toi, il est temps de passer à la deuxième stratégie : les fonds communs de placement.

Rejoindre des fonds communs de placement

Au début, j’ai pensé à intituler cette partie « investir dans des produits financiers ». Mais ensuite, j’ai fait marche arrière.

Pourquoi ? Parce que je voulais que cet article aille droit au but.

Comme tu le sais, je suis une adepte de la diversification du patrimoine. En foi de quoi, j’ai testé pas mal de produits financiers. Bons de caisse, emprunts obligataires, assurance retraite complémentaire, etc. You named it, I tried it.

Mais à titre personnel, je trouve que les rendements sont trop faibles pour être réellement intéressants. Du moins, au Cameroun. Parce que je le lis certains des meilleurs livres pour entrepreneurs, je me dis que la CEMAC est très mal lotie.

Pour te donner un exemple, un bon de caisse de trois millions a un taux d’intérêt de 2,25 ou de 2,75 % (je ne me rappelle plus bien). Bref… C’est une misère.

C’est l’un de mes frères (que je remercie) qui m’a fait découvrir les fonds communs de placement. Et jusqu’à présent, c’est de très loin mon service financier préféré.

Qu’est-ce qu’un fonds de placement ?

Selon Wikipédia, un fonds de placement (ou fonds d’investissement) est un organisme de détention d’actifs financiers.

En termes simples, ce sont des personnes physiques et morales qui confient leur épargne à des gestionnaires dont l’unique activité est de la faire fructifier. Pour ce faire, le fonds de placement achètera soit des actions, soit des obligations, soit des liquidités.

Pour que tu comprennes mieux ce qu’est un fonds de placement, je te mets une petite vidéo de deux minutes. Je te recommande de la visionner avant d’aller plus loin :

Comment bien choisir son fonds de placement ?

1. S’assurer que l’organisme est agréé par la COSUMAF

La Commission de Surveillance du Marché Financier de l’Afrique Centrale ou COSUMAF a un rôle de régulation, de tutelle et de contrôle. En Afrique de l’Ouest, l’entité équivalente est le CREPMF. Si tu vis dans une autre région, il te suffit de rechercher dans Google « commission marché financier + région ».

En fait, la COSUMAF fait office de gendarme et de filet de sécurité.

Si tu places ton argent dans une institution agréée par la COSUMAF et que cette dernière ferme ses portes, tes fonds te sont reversés. Comment ? Grâce à un jeu d’assurances et à l’engagement financier de banques.

Et là, j’en profite pour te prévenir : surtout, ne places pas ton argent dans les applications et sites web qui te promettent monts et merveilles. Hier encore, j’ai vu une affiche publicitaire de ces vendeurs de rêve.

Vu que ces entreprises ne sont pas agréées par la COSUMAF, tu n’as aucune garantie. Le jour où ils fermeront leurs portes, tu n’auras que tes yeux pour pleurer.

Pour faciliter la comparaison, prends le cas des banques et des microfinances. Parce que les banques sont fortement régulées, même quand elles font faillite, leurs clients ne perdent jamais leurs fonds. En revanche, quand une microfinance ferme, c’est le deuil dans des centaines de foyers.

Et là, tu te demandes sûrement comment trouver des organismes agréés par la COSUMAF. La réponse est simple : en allant sur leur site web : https://cosumaf.org/ .

Actuellement, la COSUMAF a donné le feu vert à quatre sociétés de gestion de portefeuille (cf. liste officielle), à savoir :

• Asca asset management ;
• Harvest asset management ;
• Edc asset management ;
• Corridor asset management.

Les trois premiers sont au Cameroun, le dernier au Congo. Pour consulter la liste de l’ensemble des institutions agréées (gestion de portefeuille et teneur de comptes), il te suffit de consulter cette page.

Je tiens aussi à préciser que si tu as été approché par une entreprise, tu peux vérifier qu’elle dispose d’un agrément de la COSUMAF grâce à leur outil intégré.

C’est gratuit et ne te prendra que quelques secondes. Sincèrement, avec autant d’outils, tu n’as plus d’excuses pour te faire berner par ces sociétés d’investissement fictives.

2. Vérifier que le fonds de placement est agréé

Les entreprises peuvent proposer différents fonds de placement. Ces derniers doivent eux aussi recevoir des agréments de la COSUMAF. Heureusement, si tu descends vers le bas de cette page de la COSUMAF, tu pourras voir la liste des fonds agréés par la COSUMAF.

Ton objectif est d’investir dans un fonds agréé appartenant à une société agréée.

C’est aussi simple que cela.

Et j’insiste dessus : les deux cases doivent être cochées.

Si le commercial te dit qu’ils ont presque un agrément, qu’ils ont déposé, etc., fuis. Tu as passé de trop nombreuses heures à gagner cet argent pour le perdre bêtement.

3. Tenir compte de son projet

Sans surprise, ton investissement sera rentable en fonction de ton projet et même de ton profil. Vu que j’écris à une large audience, je ne peux pas donner de recommandations précises. Rends-toi sur les sites de ces compagnies, étudies leurs propositions et vois celle qui te sied le mieux.

Pourquoi est-ce que je te recommande d’investir dans des fonds de placement ?

Parce que les intérêts sont intéressants et cumulés

Qu’est-ce que j’entends par là ?

Dans un bon de caisse, les intérêts sont calculés sur la somme que tu déposes à l’instant T. Ce n’est pas le cas avec un fonds de placement.

Prenons deux situations.

Cas n°1 : tu bloques un million sur trois ans avec un bon de caisse. Taux d’intérêt : 2,25 %, soit une plus-value de 50 000 francs. Après trois ans, cet actif t’aura donc rapporté 1 050 000 (1 000 000 + 50 000).

Cas n°2 : tu investis un million dans un fonds de placement affichant un taux d’intérêt de 5 %. Durée du placement : trois ans.

• Première année : (105 x 1 000 000) / 100 = 1 050 000 francs.
• Deuxième année : (105 x 1 050 000) / 100 = 1 102 500 francs.
• Troisième année : (105 x 1 102 500) / 100 = 1 157 625 francs.

Sur trois ans, le fonds commun de placement t’a rapporté 157 625 francs contre 50 000 avec le bon de caisse. Est-ce que tu perçois la différence ?

Parce que l’investissement initial peut être faible

C’est un autre avantage des fonds de placement. Du moment que tu as 10 000 francs, tu peux les rejoindre. Pour les délais, là encore, ils sont très flexibles. Ils ont autant des programmes à court terme (3-6 mois) qu’à long terme (plusieurs années).

Toutefois, je tiens à préciser que, de façon générale, les meilleurs taux sont obtenus quand tu investis durant des années.

Parce que ton argent travaille pour toi

Je sais que tu es une personne occupée.

Tu as déjà une activité professionnelle ou t’apprêtes à rejoindre la Formation Rédacteur Web Africain Freelance pour gagner ta vie sur internet. À côté de cela, tu as une vie de famille, des amis, tes aspirations personnelles.

Ta vie ne peut pas être réduite à la recherche d’argent.

Avec les fonds de placement, tu fais grandir ton épargne et ton patrimoine sans passer des nuits blanches ou avoir des migraines.

Et ça, ça n’a pas de prix.

Investir dans l’immobilier

Attends : ne refermes pas l’onglet en maugréant.

En dépit des idées reçues, il n’est pas nécessaire d’être multimillionnaire pour devenir propriétaire foncier. Le tout est d’avoir une bonne gestion de tes finances et de commencer tôt.

Là, si tu ne vis pas au Cameroun, je t’invite néanmoins à rester. Les localités sont différentes mais je suis sûre que tu trouveras ton bonheur.

Quel budget pour acheter un terrain au Cameroun ?

Personnellement, je recommande d’avoir au minimum 2,5 millions, voire trois millions pour se lancer.

Je tiens à préciser quelque chose de crucial : cette somme ne doit pas être uniquement la valeur du sol. Idéalement, cherche un espace dont le prix de vente représente la moitié de ton capital.

Par exemple, si tu as 2,5 million, il faut que tu dépenses au maximum 1,25 million (ou 1,5 millions) sur la terre.

Le reste te servira à payer les frais de notaire, le bornage, les multiples argents de nourriture (oui même sur le titré alors que techniquement, ça n’existe plus) et à surmonter toutes les barrières qui se dresseront sur ton chemin.

Et si tu penses qu’il n’est plus possible de trouver un terrain aux alentours dans ce budget, tu te trompes. Bien sûr, tu devras une croix sur le centre-ville et accepter d’acheter dans des zones encore sauvages. Mais le jeu en vaut largement la chandelle.

Il y a 5 ans, Nkoabang ou Nkolbisson étaient des semi-villages. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas.

À quel moment acheter un terrain au Cameroun ?

Le plus tôt possible.

Et si tu as un budget serré, calcules les zones en cours de croissance. Par exemple, maintenant, je te déconseillerais d’acheter à Nkoabang car le mètre carré démarre à 10 000 francs et peut atteindre 25 000 francs, voire plus.

Cibles des zones où le mètre carré est encore à 2 500, 3 500 ou 5 000 francs. Oui, c’est en brousse… Mais il est peu probable que tu lances ton chantier aujourd’hui. Une fois sur place, tu remarqueras que presque toutes les parcelles ont déjà des bornes, c’est-à-dire qu’elles sont déjà achetées. Conclusion : dans 5-10 ans, ce sera un quartier fortement habité.

Quelle surface acheter lors d’un premier achat immobilier ?

Le plus grand possible.

Ainsi, quand plusieurs années après, tu démarreras la construction de ton édifice, tu pourras revendre une partie pour compléter ton ouvrage.

Penses-y bien…

Un terrain que tu achètes aujourd’hui à 2 500 frs/m² peut facilement se vendre à 25 000 frs/m² dans cinq ans.

Comment éviter de se faire arnaquer lors d’un achat immobilier ?

Si tu connais quelqu’un qui a déjà acheté un terrain (ou essayer d’acheter un terrain) au Cameroun, tu sais que c’est un parcours du combattant. Ou plutôt, disons que c’est une arène remplie de faussaires qui te voient comme une vache à lait.

C’est pourquoi je te conseille d’engager un avocat pur t’accompagner du début à la fin. Ce n’est pas une dépense inutile, c’est un investissement qui t’évitera bien des déconvenues.

Le secteur de l’immobilier est très vaste. Et honnêtement, ce n’est pas réellement le secteur que je maîtrise le mieux. Sans parler du fait que l’article fait déjà 3 000 mots. C’est pourquoi je vais m’arrêter ici.

Quelles sont les stratégies que tu as mis en place pour préparer ta retraite ?

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