Oui…
J’ai osé écrire un article de blog sur le fait que le salariat est essentiel pour exceller en tant qu’entrepreneur.
Cher lecteur, si tu cherches un freelance qui va t’expliquer qu’un salarié est un esclave, tu fais fausse route. Sur ce blog, nous ne mangeons pas de ce pain. C’est même l’inverse.
Serial entrepreneuse depuis 2015, rédactrice web freelance depuis 2018, je suis une fervente apôtre du salariat. Je vais même aller plus loin : tant qu’une personne n’a pas été salariée, elle a peu de chances de réussir en tant que travailleur indépendant.
Pourquoi ? Je t’explique mon point de vue.
Pour se confronter à la réalité
67 % des personnes n’exercent pas le métier dont ils rêvaient plus jeunes (source : nouvelleviepro.fr). Eh attention, parmi elles, 82 % ont choisi de faire une croix dessus.
En même temps, ce n’est pas réellement surprenant.
Repense à celui que tu étais à 18 ans. Es-tu la même personne aujourd’hui ? Non. Il est fort probable que tes attentes aient changé tout comme tes priorités. Et c’est normal… Par essence, l’être humain est destiné à évoluer et donc à revoir ses projets professionnels.
Selon un article paru sur Janejacksoncoach.com, voici les trois raisons majoritaires d’aspirer à une autre profession :
- un meilleur équilibre vie professionnelle – vie personnelle (56 %) ;
- un salaire plus élevé (50 %) ;
- une carrière alignée sur les valeurs (49 %).
Et là, tu te demandes sans doute pourquoi je te raconte tout cela.
Pour une simple raison : devenir entrepreneur est sans doute moins sexy que tu ne l’imagines.
Peut-être penses-tu que tu vas crouler sous l’oseille et avoir du temps libre pour ta famille.
Peut-être as-tu l’impression que devenir freelance est le moyen de choisir tous tes clients.
Ou alors, crois-tu que c’est le moyen le plus rapide de t’enrichir.
Dans tous les cas, laisse-moi te dire que c’est faux. Très faux. Et le souci, c’est que les entrepreneurs qui n’ont pas d’expérience professionnelle ont une vision onirique du monde des affaires. Ce n’est pas le jardin d’Éden. Disons que c’est plus une jungle luxuriante où il faut se battre pour cueillir de délicieux fruits 🤤.
Travailler en tant que salarié permet de se frotter aux réalités du monde du travail avant de prendre de gros risques.
Ne t’y trompes pas. Moi qui t’écris ne ferait machine arrière pour rien au monde.
Cependant, je me dois te dire que le monde professionnel est une vraie cage aux lions. Tu seras confronté aux rivalités, aux coups bas, aux lenteurs administratives, etc. Entre ce à quoi tu aspires et la réalité, parfois ce ne sera pas un fossé mais un océan qui se dressera.
Commencer en tant que salarié permet d’apprendre les réalités du business sans prendre de risques.
Si l’entreprise fait faillite, ce n’est pas ton argent qui s’envole en fumée. Si la compagnie ferme, émotionnellement, ce sera difficile mais pas autant que si c’est ton bébé.
Je ne dis pas qu’il faille bâcler tes missions de salarié mais le poids que tu as des épaules est moindre. Du coup, c’est un excellent moyen de faire des premiers pas dans l’univers professionnel tout en réduisant les pertes potentielles.
Pour développer son réseau relationnel
« Your network is your net worth ».
C’est vrai. C’est très vrai. Et je l’ai appris à la dure un an après avoir fondé un business dans un secteur méconnu.
Les individus commercent avec d’autres individus. Pas avec des garanties ou des avantages compétitifs. Avec d’autres personnes. Tant qu’un prospect n’a pas confiance en toi, peu importe ton pitch, il ne fera pas affaire avec toi. Et cela concerne aussi bien les fournisseurs, les associés que les clients.
En débutant ta carrière en tant que salarié, tu as l’opportunité de te faire un nom. C’est une chance de te faire connaître dans le milieu et de nouer des relations avec d’autres personnes.
Un simple exemple.
Supposons que tu sois un commercial travaillant dans l’agro-alimentaire.
Chaque jour, tu livres des boîtes de conserve chez des boutiquiers ou des grossistes. Au fil de tes tournées, tu remarques que 80 % d’entre eux ont des problèmes de rats. Et surtout, tu apprends à connaître ces personnes.
Mais imaginons qu’après trois ans en tant que commercial, tu décides de fonder une société de dératisation. Dans le cas où tu excellais à ton ancien poste, devines qui seront tes premiers clients… Bingo !
Un bon carnet d’adresses peut t’ouvrir des portes que tu ne soupçonnes même pas. Cela va de l’ancien collègue qui recommande des services à un Directeur des opérations ou l’achat de tes services/produits par une connaissance professionnelle.
Au cas où tu serais tenté de me répondre « mes amis et ma famille vont acheter mes produits » :
1. Tu vas rapidement déjanter. 2. Les recettes de tes proches ne seront pas assez pour rendre ta compagnie rentable.
Ce n’est pas que tes ami(e)s soient méchant(e)s, c’est juste qu’il est peu probable qu’ils soient ta cible. Et même s’ils le sont, ils ne peuvent représenter l’intégralité de ton marché cible.
Travailler en tant que salarié te permet de te faire un nom. De te bâtir une réputation. Et de gagner la confiance d’autres professionnels. Et ainsi, une fois que tu auras décidé de voler de tes propres ailes, tu n’auras moins de mal à étendre ton empire.
Pour acquérir des compétences
Même si tu es sorti Major de ta promotion, tu n’es pas 100 % outillé à affronter le monde des affaires. Cela vaut aussi si tu as suivi une formation professionnelle ou fait de nombreux stages pratiques.
En fait, disons que les stages, les intérims, etc. sont comme des doigts trempés timidement dans une piscine. Avec cette technique, tu peux avoir une idée de la température de l’eau mais jamais tu ne seras en mesure de traverser l’océan Atlantique. Il va falloir sauter dans le bain…
C’est exactement la même chose pour le développement professionnel.
Même le meilleur MBA ou le curriculum d’une grande école ne suffit pas à te rendre réellement autonome. Il y a toujours un fossé entre ce que tu auras appris et ce qui te sera demandé par tes clients / employeurs / partenaires.
Je sais… C’est frustrant. Mais autant accepter la réalité de suite et aller de l’avant.
Exercer en tant que salarié est un excellent moyen de combler tes lacunes. En foi de quoi, tu seras mieux préparé à affronter la dure réalité de la vie d’entrepreneur.
Pour mettre de l’argent de côté
Ces dernières années, il y a une réelle effervescence autour de l’entrepreneuriat. Les politiques gouvernementales, les concours de start-ups, les levées de fonds, … Tout ça c’est bien beau mais il en faut plus pour lancer une entreprise et la rentabiliser.
J’en ai déjà parlé de long en large dans un précédent article : l’entrepreneuriat n’est pas une solution au chômage (ni à la pauvreté).
Ouvrir une entreprise est un investissement sur le long terme. C’est un projet qui mobilisera du temps, de l’énergie et beaucoup d’argent avant de produire ses premiers fruits.
Or, très souvent, une personne fraîchement diplômée ou sans emploi a des capacités financières limitées. Eh non, tu ne peux pas compter sur la bourse X, le fellowship Y ou le groupe de business angels Z.
Il faut de l’argent pour faire de l’argent.
Si tu es utopiste ou irréaliste, la phrase précédente t’a sans doute fait grincer des dents. Inspire profondément et laisses la réalité s’immiscer dans tes veines.
Avoir un projet d’entreprise, c’est bien. Mais une partie du succès de cette idée repose sur ta capacité à être réaliste. Et être réaliste, c’est aussi oser regarder les chiffres droits dans les yeux. Mieux… C’est faire le nécessaire pour récolter les fonds (capital) nécessaires au démarrage d’une activité.
En bref… il est temps de descendre de tes grands chevaux et te chercher un emploi afin d’économiser pour financer ton dream business.
Pour cela, il n’y a pas de meilleur moyen que t’envoyer des CV et d’écrire de belles lettres de motivation. Vois ton salariat comme un pas qui te rapproche de ton indépendance financière et non un chemin opposé à l’entrepreneuriat.
Autre point non négligeable : un salaire te permet de payer tes factures. Loyer, nourriture, vêtements, … Vivre dans un monde capitaliste implique de s’acquitter de charges courantes. Et quoi qu’on en dise, être pauvre (ou sans revenus) s’accompagne d’un lot de souffrances non négligeables.
Pour apprendre à gérer les Hommes
En mathématiques, 1 + 1 = 2.
En physique, E = mc2.
En termes de relations humaines, les choses sont loin d’être aussi simples.
L’un des aspects les plus difficiles de l’entrepreneuriat, c’est la gestion des ressources humaines. Que cela te plaises ou pas, tu vas devoir composer avec les caractères, les aspirations, les défauts de tes collaborateurs. Cela ne signifie pas que tu doives devenir complaisant mais la vérité, c’est que A et B ne réagiront pas de la même façon face à une situation similaire.
En soi, ce n’est pas forcément mauvais. Toutefois, cette disparité peut créer des incompréhensions ou des quiproquos. À cela, il faut ajouter les jalousies, les guerres des clans, les complexes d’infériorité / supériorité, etc.
Bref…
Heureusement que mon activité de rédactrice web freelance me permet de travailler seule 😄.
C’est sur cet adorable smiley que se clôt cet article.
Fais-moi part de ton ressenti en commentaires.
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