En écrivant ce titre, je me renvois 2 ans et demi plus tôt… En mars 2018, c’est décidé : je ferme définitivement les portes de l’atelier artisanal de bougies de massage que je codirigeais alors. C’est une page qui se tourne et surtout, le début de la galère…
Je n’ai plus aucunes sources de revenus. Je suis sans le-sou. Fauchée. Pauvre. Aussi misérable qu’une souris d’église.
Est-ce que sauter dans le vide m’a fait peur ? Oh que oui ! Est-ce que je passais des nuits blanches à me demander quel serait mon avenir dans une société purement capitaliste ? Tu n’imagines pas à quel point…
Seulement voilà… Je ne suis pas du genre à me laisser abattre.
Après une période de deuil bien méritée, ton humble servante a repris du poil de la bête. Il était temps de saisir le taureau par les cornes. Et surtout, de faire rentrer du cash dans mon porte-monnaie.
Après un rapide bilan, ma décision fût prise : j’allais gagner ma vie sur internet.
2 ans et demi plus tard, je peux t’assurer que oui, je gagne ma vie sur internet. Et j’en suis pleinement satisfaite. Comment y suis-je parvenu ? Je te le dis plus bas.
Quel matériel est nécessaire pour gagner sa vie sur internet en Afrique ?
Première bonne nouvelle : si tu lis ces lignes, tu as déjà probablement tout ce qu’il vous faut en main. Littéralement.
Pour travailler sur internet, tu n’as besoin que d’un outil physique et de trois autres qui sont difficilement palpables mais ô combien importants.
1) Un ordinateur
Même si tu as le dernier IPhone ou une tablette doté d’un écran de 20 pouces, rien ne vaut un bon vieux PC pour travailler sur internet.
Je sais… Sur les blogs dédiés au nomades digitaux, ils sont constamment représentés en train d’utiliser des laptops dans des cafés asiatiques… C’est parfaitement compréhensible : un laptop se glisse aisément dans un sac à dos alors que se déplacer avec un ordinateur fixe est un vrai parcours du combattant.
Néanmoins, si tu dois (et tu vas) utiliser un ordinateur sur une longue période, le PC est de très loin l’option qui t’offrira le plus de confort.
La bonne nouvelle, c’est que tu n’es pas obligé d’avoir un PC dernier cri. Les plateformes dédiées au travail en ligne sont optimisées pour fonctionner parfaitement sur des configurations basses.
À titre d’exemple, je tape ces lignes sur un ordinateur Intel(R) Pentium(R) CPU G645, 2.90 Ghz x 2, 4Go de RAM et un système d’exploitation 32 bits. Datant de 2013, il se vend aujourd’hui à 50 000 F dans les boutiques informatiques.
Bien évidemment, si tu n’as pas de PC, commences avec ce que tu as sous la main. Cependant, dès que possible, investis un peu de sous dans un ordinateur.
2) Une connexion internet
Faut-il vraiment que je t’explique pourquoi ? Que serait l’expression gagner sa vie sur internet en Afrique sans internet ?
Encore une fois, pas besoin de te ruiner. Personnellement, j’utilise un forfait Camtel qui me coûte 10 000 F CFA par mois et me donne 5 Go/jour. Et pour être honnête, même en travaillant 10 heures par jour sur internet, je consomme difficilement 1 Go de bande passante…
3) Un moyen de collecter les paiements
Très souvent, c’est là que tes espoirs se transforment en fumée… Paypal ? Oublies. Skrill ? Impossible sans adresse postale Européenne… Virement bancaire ? Désolé, seuls les transferts SEPA (entre comptes Européens) sont acceptés.
Recevoir des paiements internationaux quand tu es basé en Afrique est une plaie.
Du moins, c’est ce que je pensais avant de tomber sur Payoneer, une plateforme qui te permet de créer des comptes bancaires en Europe, au Japon, en Grande-Bretagne et même aux États-Unis. Le tout gratuitement.
Dans un article précédent, j’avais déjà parlé de long en large de ce magnifique service financier qu’est Payoneer. Je vais t’inviter à le lire afin d’éviter une tautologie inutile.
4) Un caractère d’acier
Peut-être que l’expression « caractère d’acier » n’est pas vraiment approprié… Disons que si tu veux vivre grâce au télétravail, tu vas devoir faire preuve de discipline et de professionnalisme.
Avant d’aller plus loin, une précision s’impose… Quand je parle de gagner sa vie sur internet, je veux dire avoir un revenu qui te permet de supporter tes charges, aller en vacances, planifier ton futur… Pas d’avoir quelques dizaines d’euros ou de dollars qui tombent par ci, par là.
Et laisses moi te prévenir d’entrée de jeu… Devenir autonome financièrement en travaillant sur internet depuis l’Afrique est loin d’être une sinécure.
Quand tu proposeras tes services, tu seras en compétition avec des freelances européens et de toute l’Afrique francophone, notamment le Maghreb et Madagascar.
Si tu choisis de travailler en anglais, ton marché sera bien plus vaste, tout comme ton nombre de compétiteurs. Américains, Indiens, Africains anglophones… Tu vas devoir mériter ton pain quotidien.
C’est pourquoi, si tu es vraiment déterminé à travailler sur internet, tu devras cultiver l’excellence dans chacun de tes actes.
En outre, tu devras être discipliné et optimiser au maximum ton télétravail. Quand on travaille depuis chez soi, il est tentant de glandouiller devant la télé ou de se laisser guider par ces émotions, tu n’imagines pas à quel point ce comportement est fatal pour tout entrepreneur…
5 métiers pour travailler sur internet en Afrique
1) Devenir rédacteur web
À tout seigneur, tout honneur. Il m’était tout bonnement impossible de débuter cet article par un autre métier.
C’est celui que je pratique avec passion depuis plus de 2 ans et laisses-moi te dire que, oui, la rédaction web permet de gagner confortablement sa vie sur internet en Afrique. Moi-même qui t’écrit, je vis à Yaoundé, capitale du Cameroun, antre des Lions Indomptables.
En tant que rédacteur web, tu vas écrire des articles de blog (comme celui que tu lis à ce moment), des descriptions de produits, des ebooks… Bref, tu crées du contenu numérique.
Actuellement, je suis inscrite sur trois plateformes : TextBroker, 5euros et Fiverr.
Néanmoins, je dois admettre que Fiverr ne m’a pas (encore) apporté de clients. Sur 5euros, comme tu peux le voir sur mon profil de rédactrice web, j’ai un peu moins de 150 commandes. Mais c’est vraiment sur TextBroker que j’ai fait mes armes.
Ci-dessous, je te mets une capture d’écran de mon historique de versements. À cause de la COVID-19, le volume de commandes disponibles a littéralement chuté… Forcément, mes retraits de juin, juillet, août et même septembre s’en sont ressentis.
Hors crise sanitaire, en moyenne, les revenus que me génèrent TextBroker avoisinent les 400 000 F CFA par mois.
Sachant qu’en plus de ces derniers, j’ai constamment des personnes qui me commandent des articles via la page contacts ou via des recommandations d’anciens clients, je suis aux alentours de 500 000 F par mois. Les mois de janvier et de février 2020, mes revenus personnels étaient même au-dessus d’1 millions de francs CFA…
Si tu es passionné par les mots et cherches à gagner ta vie sur la toile, la rédaction web est faite pour toi.
2) Devenir assistant(e) virtuel(le)
Chaque jour, des milliers d’entrepreneurs sont confrontés à des problèmes vitaux… Coincés entre leurs machines à café et leurs armoires de rangements, ils ont besoin d’aide. De beaucoup d’aide.
As-tu de la peine à voir de quoi je parle ? Je vais donc te lister quelques-unes de ces tâches :
- Effectuer des recherches documentaires ;
- Saisir des données, que ce soit dans un document texte ou un tableau ;
- Organiser des rendez-vous ;
- Filtrer les appels ;
- Coordonner des déplacements ;
- Planifier et piloter des réunions ;
- Etc.
En des termes clairs, ils ont besoin d’une assistante administrative mais n’ont pas forcément les moyens d’en recruter une à plein temps… Des personnes à l’esprit vif telles que Pamela Youbong, ont tôt fait de déceler l’opportunité de marché… Basée à Douala-Cameroun, elle exerce la profession d’assistante virtuelle avec sa boîte, Addo-line, en plus de diriger Lyvv.box, une marque de box beautés livrées mensuellement.
Si tu recherches une personne pour t’épauler dans tes tâches administratives, tu sais désormais à quelle porte toquer… Et si tu étais dubitatif sur la possibilité de gagner sa vie sur internet depuis l’Afrique, que dire de plus…
3) Exercer la profession de traducteur
Sur Fiverr et 5euros, je vois de nombreuses personnes tirer parti de leur multilinguisme. Si tu parles plusieurs langues, pourquoi ne pas proposer tes services de traducteur sur la langue ?
Par contre, avant d’aller plus loin, je préfère t’avertir… Les langues « rares » comme le Japonais, le Coréen ou le Swahili sont celles offrant les meilleures marges bénéficiaires. En revanche, avec la traduction français -> anglais ou vice versa, tu devras charbonner pour te faire une place au soleil.
4) Mettre en place un système d’affiliation
L’affiliation est l’un des rares systèmes qui permet de gagner de l’argent avec un blog en Afrique. Est-ce assez pour vivre décemment ? Sincèrement, je ne pense pas, et ce en grande partie à cause des réserves que j’ai sur le fait de vivre du blogging en Afrique subsaharienne…
Cependant, je ne peux pas parler avec certitude de ce sujet étant donné que je n’ai pas recours à cette stratégie de monétisation.
5) Devenir un artisan du web
Et pour finir cet article en beauté, voici venir les artisans du web. Développeur de sites web ou d’applications, programmeur, social media manager… Les métiers liés au digital permettent de travailler sur internet depuis l’Afrique. Une seule question se pose encore : qu’attends-tu pour te lancer ?
Es-tu un Africain qui gagne sa vie sur internet ? Quel métier te permet de le faire ?
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