Le 28 avril 2023 est sorti Peter Pan et Wendy.
Peter Pan n’a jamais été l’un de mes personnages préférés. Mais nom de Dieu, Disney l’a rendu méconnaissable et pas pour le meilleur.
D’ailleurs, je ne devrais pas être surprise.
En-dehors de quelques exceptions comme La Belle et la Bête ou Dumbo, les récentes reprises de Disney sont au mieux insipides, au pire détestables. Même s’il n’atteint pas encore le niveau du live action de Mulan, Peter Pan & Wendy est un fier représentant de la seconde catégorie.
Durant 1 h 49, Peter Pan & Wendy essaie de faire rêver. En vain. Même la présence de Jude Law ne parvient pas à sauver les meubles.
1,4/5 sur Allociné, 2,2/5 sur Cinéséries, … le film est un désastre critique et commercial.
En même temps, ce n’est pas réellement surprenant. En effet, Peter Pan & Wendy présente les trois caractéristiques grâce auxquels Disney massacre scrupuleusement ses live actions.
⭐⭐⭐ Regardez la vidéo qui résume l’article ⭐⭐⭐
1. Faire du personnage principal une Mary-Sue
Qu’est-ce qu’une Mary-Sue ?
C’est un nom péjoratif donné à un personnage de fiction féminin excessivement idéalisé, à un personnage parfait à tel point que c’est juste incompréhensible
Selon Wikipédia, toutes les Mary-Sues possèdent au moins les caractéristiques suivantes :
- elles n’ont que des qualités et si elles ont des faiblesses, ces dernières sont minimes ;
- elles ont un sens moral ou une pureté exceptionnelle même pour l’univers dans lequel elles évoluent ;
- elles sont des compétences presque divines qui leur permettent de vaincre n’importe quel adversaire ;
- elles ont toujours raison ;
- elles sont admirées ou suivies par les autres personnages sans réels motifs ;
- elles sont prédestinées à un avenir grandiose.
Wendy est une Marie-Sue, c’est-à-dire qu’elle est parfaite à tel point que cela en devient absurde.
Dans Peter Pan & Wendy, Wendy fait tout toute seule.
Elle est une déesse de l’escrime, elle sait regalvaniser les troupes, elle met des claques à Peter Pan pour le réveiller. Elle excelle dans tous les domaines.
Et le plus frustrant, c’est qu’objectivement, il n’y a pas de raisons pour que cela soit le cas.
L’histoire de Peter Pan se déroule à l’époque victorienne. En foi de quoi, Wendy, comme toutes les filles de 12 ans de cette époque reçoit une éducation plus axée sur les arts ménagers. Ce n’est pas mauvais, ce n’est pas bien. C’est juste l’environnement dans lequel elle évolue.
Pourtant, alors même qu’elle n’est pas formée au combat, elle fait mieux que Peter Pan, les garçons perdus, le capitaine crochet et des pirates aguerris.
En termes de storytelling, c’est juste catastrophique. Cela pour trois raisons :
- le personnage n’évolue pas ;
- les personnages secondaires deviennent insipides ;
- les antagonistes sont sans importance.
1.a. Les Mary-Sues ne progressent pas
Premier problème des Mary-Sue : elles n’évoluent pas.
Ce qui rend un personnage attachant, ce n’est pas tellement ses exploits ou ses performances physiques. C’est sa progression en tant qu’être humain. C’est le fait de commettre des erreurs, d’apprendre et de grandir.
Pensez à tous vos role models.
Michael Jordan a raté 9 000 tirs dans sa carrière mais est devenu une légende du basket.
À ses débuts, Jeff Bezos travaillait dans son garage avec quelques stagiaires. Il était tellement fauché que pour étendre ses activités, il a dû demander de l’argent à ses parents. Aujourd’hui, il est l’homme le plus riche du monde avec une fortune estimée à plus de 100 milliards de dollars.
S’ils inspirent autant, ce n’est pas uniquement pour leurs richesses. C’est parce qu’avant d’en arriver là, ils ont sué, pleuré et failli jeter l’éponge plus d’une fois. Mais ils ont tenu bon. Et à force, ils sont passé du point A au point B.
Le hic avec les Mary-Sues telles que Wendy, c’est qu’elles n’ont pas la possibilité d’évoluer.
Elles ont déjà la maîtrise absolue de tous les arts et savent exactement ce qu’il faut faire. À cause de cela, il n’y a pas de réel challenge. Pire encore : le spectateur ne s’identifie pas avec le protagoniste principal.
Il est absolument impossible de ressentir des émotions face à un tel personnage.
Bon… Oui… Je suis mauvaise langue. Les spectateurs de Peter Pan & Wendy ont été fous de rage et dégoûtés par l’œuvre de Disney. Ce sont des sentiments mais pas ceux qu’il aurait fallu déclencher.
Dans une précédente vidéo sur Demon’s Slayer, j’étais entré plus en profondeur sur l’importance de faire évoluer des personnages. Et pour cela, je m’étais appuyé sur Akaza, la troisième lune démoniaque, et sa progression au sein de la saga.
Si ce n’est pas encore fait, je vous invite à regarder ladite vidéo pour ressentir la différence. Je vous ai mis le lien en description.
1.b. Les personnages secondaires deviennent insipides
Vous êtes-vous déjà demandé quel était le rôle des personnages secondaires ?
Non. Ce n’est pas de faire office de faire-valoir pour le héros.
Initialement, les personnages secondaires servent à guider le protagoniste principal lors de son épopée. Plus que des figurants, ils l’aident à grandir tout en devenant eux-mêmes de meilleures personnes.
Si vous avez suivi avec assiduité la partie précédente, vous avez sans doute compris le problème.
Quand le protagoniste principal est une Mary-Sue, les personnages secondaires n’ont plus lieu d’être. Mais comme les vidéastes ne peuvent pas faire un film avec une seule personne, ils sont obligés de faire du remplissage.
Résultat des courses : les personnages secondaires deviennent insipides.
Pour faire du camouflage, parfois, ils essaient de masquer cette absence de substance avec une diversité forcée. Nous y reviendrons dans le second chapitre de cette vidéo.
Dans Peter Pan & Wendy, est-ce que quelqu’un peut me dire à quoi sert la fée clochette ? En dehors de saupoudrer un peu de poussière étincelante, que fait-elle ? Pas grand-chose. Et les garçons perdus ? Et les frères de Wendy ? Absolument rien. Même quand Peter Pan doute de lui, c’est Wendy qui l’aide à se reprendre.
Et encore une fois, c’est lié au fait que le personnage de Wendy a été écrit pour être l’alpha et l’oméga.
L’une des meilleures illustrations de ce souci est sans doute le live action de Mulan.
Mulan (en version animée) est mon personnage Disney favori. C’est une jeune femme « normale » qui affronte ses peurs et s’écarte des sentiers battus pour protéger sa famille.
Quand elle rejoint l’armée, elle est à la traîne. Mais grâce à son travail acharné, elle parvient à devenir un bon soldat, se liant d’amitié avec Yao, Ling, Chien Po et gagnant le respect de Li Shang.
Dans le live action, c’est une toute autre histoire.
Dès le début, la Mulan de 2020 est une virtuose du combat. Étant donné qu’elle est née avec beaucoup de chi, elle peut courir sur les murs, sauter, esquiver les flèches comme dans Matrix. Le tout sans avoir besoin de faire d’efforts, ni s’entraîner.
Forcément, elle est au-dessus de tous les autres soldats. D’ailleurs, dans cette version, elle ne se lie pas réellement d’amitié avec les autres soldats. Il y a bien Chen Honghui mais il est un amoureux transi qui l’admire dès le premier jour.
Et étant donné qu’elle a déjà une maîtrise absolue de tous les arts, des personnages tels que Li Shang et Mushu ont été effacés.
Dans la version animée, Li Shang est l’instructeur de Mulan. C’est lui qui initie les jeunes troupes au maniement des armes, au combat au corps à corps, etc. Vu que Mulan sait tout faire dès le début, s’il avait été intégré au live action, il n’aurait servi à rien.
Idem pour Mushu qui a été remplacé par un phénix qui apparaît de temps en temps en prenant des poses stylées.
Dans la version de 1998, Mushu est envoyé par les ancêtres de Mulan pour veiller sur la jeune fille. Il lui remonte le moral et l’aide à surmonter les épreuves. Dans le live action, Mulan est la perfection faite chair, à quoi aurait servi Mushu ? À rien.
Mais parce qu’il fallait mettre des personnages, Disney en a glissé. Et sans surprise, ces derniers étaient insipides car incapables d’enrichir le protagoniste principal.
À cause de tous ces éléments, le live-action de Mulan a enregistré une perte record de 150 millions de dollars US. Et surtout, il a étripé l’image de marque d’un des meilleurs personnages féminins jamais créés.
1.c. Les antagonistes comptent pour du beurre
Autre conséquence négative liée au statut de Mary-Sue du protagoniste : l’absence de réel antagoniste. L’antagoniste, c’est celui que l’on couramment « le méchant ».
En fait, ce qu’il faut comprendre, c’est qu’un bon antagoniste est écrit en se basant sur la faiblesse du héros. C’est un personnage capable de réveiller les peurs les plus sombres du protagoniste et qui le pousse à remettre son identité en question.
Je vais vous prendre deux exemples.
Premièrement, Batman et le Joker. Si le Joker est l’ennemi n°1 de Batman, c’est parce qu’il le pousse dans ses derniers retranchements. Il le brise psychologiquement. Il l’incite à questionner sa perception du monde. Et surtout, il est capable de l’obliger à outrepasser les limites qu’il s’était imposé.
Le Joker n’est pas le plus fort physiquement. Ce n’est pas le plus riche. Ce n’est pas celui ayant le plus de gadgets high-techs. Mais c’est la personne capable de piquer Batman là où ça fait mal : dans sa psyché.
Il en est de même pour le second exemple : le loup et Chat Potté dans Le chat botté 2 : la dernière quête.
Bon… D’accord, le loup est badass. Physiquement, il en impose et c’est un maestro du combat. Mais ce qui le rend si effrayant, c’est les émotions qu’il est capable de provoquer chez le chat botté.
Avant de croiser le loup, le Chat botté vivait de manière plutôt fofolle. Il prenait des risques inconsidérés, relevait des paris fous, etc. En fait, parce qu’il savait qu’il ressusciterait, il n’avait aucun respect pour la vie.
Le loup est son exact opposé. Le loup est la mort. Et en tant que tel, il respecte le souffle de vie. Voir le Chat botté ainsi gâcher quelque chose d’aussi précieux l’irrite au plus haut point. Alors, quand il ne reste plus qu’une vie à l’audacieux chaton, il décide de la collecter lui-même.
Et quand le Chat botté fait la rencontre du grand méchant loup, il comprend… À cet instant, il prend conscience de sa fragilité et de sa mortalité. Il réalise que sa vie compte et qu’il doit faire preuve de prudence pour ne pas la perdre.
C’est un raisonnement à l’antipode de son ancien lui et cela le pousse dans la dépression. Qui est le chat botté s’il ne peut pas s’amuser à titiller la mort ?
Un bon antagoniste est écrit en s’appuyant sur les faiblesses du protagoniste. Or, quand ce dernier n’en a pas, c’est impossible de créer un méchant qui représente une réelle menace.
Les scénaristes sont donc obligés de se contenter de combats qui font boum, bing, bam. Visuellement, ils peuvent être impressionnants mais la tension et le challenge ne seront pas là.
2. La diversité forcée
Bon… J’inspire profondément avant de poursuivre.
Nous allons aborder le deuxième point grâce auquel Disney écorche l’image de marques qui se portaient très bien.
Cher clan, c’est le moment d’ouvrir vos chakras. De ranger vos émotions à côté. Et de souffler.
Oui, je sais… Je m’apprête à tenir des propos qui feront monter le sang de certains d’entre vous. Je me lance : l’un des gros problèmes des live actions de Disney, c’est qu’ils font tout pour gagner le bingo de l’inclusivité.
La diversité n’est pas forcée.
Il n’est pas nécessaire de mettre des noirs, des blancs et des asiatiques dans un film. Parfois, au regard du contexte dans lequel se déroule le récit, ce n’est pas logique.
Idem aussi pour le genre. Ce n’est pas parce qu’on a 50 % de filles et 50 % de garçons que le film n’est ni misogyne, ni discriminant envers les hommes.
Vouloir créer une œuvre inclusive à tout prix, c’est sacrifier la créativité au profit de l’idéologie. Je t’explique pourquoi en cinq points.
2.a. S’attarder sur la surface
Batman est un enquêteur hors pair.
Iron Man est un créateur de génie.
Ariel est curieuse et espiègle.
Pocahontas est raisonnée et proche de la Nature.
Enquêteur hors-pair, créatif, espiègle, raisonnable, … Un héros ou une héroïne se définit avant tout par les traits de sa personnalité.
Quand un enfant regarde Batman, il rêve de devenir aussi courageux que lui, et ce, peu importe son genre. Quand un bambin observe Mulan, l’animé, il aspire à développer le même sens de l’honneur et du travail.
Si les héros Disney font autant rêver, ce n’est pas à cause de leur apparence physique. C’est d’abord à cause de ce qu’ils sont à l’intérieur. À cause des qualités qu’ils développent.
Être une femme n’est pas un trait de caractère individuel. Être de telle race n’est pas un attribut suffisant pour rendre un personnage intéressant.
Chaque être humain est fait d’une pléthore de couches. Les éléments comme la race, le genre ou autres ne sont que des caractéristiques de surface. Il n’y a pas de quoi en être fier. Il n’y a pas à en avoir honte.
Je n’ai pas choisi d’être une femme. Je suis née en étant une femme. Il n’y a pas de raisons que je sois glorifiée pour cela.
En revanche, si je prends mon courage à deux mains et dit non à de l’oppression, alors les applaudissements sont les bienvenus.
Faire un film pour montrer que les femmes sont fortes ou que les noirs sont exceptionnels, c’est travailler dur pour s’enfermer dans une case. Et surtout, c’est créer une histoire qui ne fera pas écho même chez les personnes à qui elle est destinée.
Parce qu’avant d’être des femmes, des noirs, des personnes binaires ou non-binaires, les spectateurs sont eux. Avec leurs peurs, leurs craintes, leurs rêves qui n’ont pas forcément trait à leur sexe, race ou genre.
Pour créer une réelle connexion émotionnelle, il faut regarder au-delà des apparences. Et ça, c’est quelque chose qui est impossible quand on est obsédé par la race ou le genre.
2.b. Passer à côté de l’histoire
C’est la suite logique du premier point : à trop vouloir être inclusif, on finit par être complétement à côté de la plaque.
Pour soutenir ces propos, je vais m’appuyer sur le film qui m’a inspiré la rédaction de ce script : Peter Pan & Wendy.
Et plus précisément sur comment l’inclusivité forcée a broyé l’essence même de ce film d’animation.
Dans le film Disney de 1953, Wendy est une jeune fille douce, très maternelle, qui, à la différence de ses frères, rêve de devenir une femme accomplie. Quand ces derniers aspirent à des batailles d’oreillers sans fin, elle aspire à faire ses premiers pas dans la société mondaine.
Tout l’inverse de Peter Pan et des Garçons perdus qui refusent de grandir. Eux, ce qu’ils veulent, c’est rester enfants pour toujours afin de s’amuser jusqu’à la nuit des temps.
Par son côté maternel, Wendy fera prendre conscience à Peter Pan et aux Garçons perdus de l’importance de devenir matures. Pas en leur mettant des baffes. Pas en hurlant des ordres. Et surtout pas en ne voulant pas avoir d’enfants. Mais en les guidant délicatement vers la prochaine étape de leurs vies.
Ce n’est pas un hasard si Wendy est la seule à pouvoir jouer ce rôle.
Émotionnellement parlant, les femmes deviennent matures plus rapidement que les hommes. Et quand ces derniers restent de grands enfants souvent trop longtemps, les filles endossent rapidement des responsabilités.
C’est la raison pour laquelle, initialement, les Garçons perdus n’étaient que des garçons. Et c’est aussi pourquoi ils deviennent des hommes grâce à la gracieuse Wendy.
En enlevant son côté très maternel à Wendy, le film Peter Pan & Wendy est passé à côté de l’essence même du conte originel. Limite c’est à se demander s’ils ont vu le premier film ou s’ils ont un minimum de respect pour l’œuvre de J.M. Barris.
Tous les personnages n’ont pas besoin d’être des experts en escrime pour être essentiels. Parfois aussi, c’est dans la douceur qu’ils font bouger les choses. C’est dommage que cette réécriture de Peter Pan & Wendy n’ait pas respecté la nature originelle de sa protagoniste principale.
Ceci dit, il est temps de passer au troisième point qui est sans doute le plus sujet à la controverse.
2.c. Faire office de cache-misère
La diversité forcée n’est rien de plus qu’un cache-misère.
Quand Disney change la race ou le genre d’un personnage et communique dessus à tout-va, ce n’est pas dans un souci de représentativité. C’est pour masquer l’absence de substance de leur proposition.
En 2010, quand ils ont revisité Raiponce, leur campagne marketing n’incluait pas les mots « patriarcat », « oppression », « féminisme » ou « diktats de la société ». Ils n’en avaient pas besoin car le film avait une réelle plus-value.
D’ailleurs, les chiffres l’ont prouvé : 600 millions de dollars au box-office et des critiques positives à n’en plus finir. L’engouement fût tel que la Raiponce de 2010 a éclipsé son ancien alter ego dans les parcs d’animation Disney et dans la culture populaire.
Quand la boîte a sorti La Reine des neiges ou Frozen en 2013, même chose. Il n’a pas été question de race, de sexe ou de droits des femmes dans la communication. Je ne vais pas avoir l’audace de vous demander si ce film d’animation a été un succès. Le seul moyen de ne pas entendre « libéré, délivré » en 2013-2014 était d’aller vivre sur une autre planète.
La race, la couleur de peau, le genre et même l’orientation sexuelle sont des éléments que l’on met en avant quand il n’y a rien d’intéressant à dire.
Je pourrais vous donner des exemples de film d’animation inclusifs où la représentativité n’était pas l’argument n°1. À chaud, je pense à Sea beast qui raconte l’histoire d’une petite fille, d’un marin et d’un monstre. La petite fille est noire, le marin blanc, les équipages comprennent toutes les races. La communication n’a pas porté dessus. Et ce n’était pas nécessaire : le film est excellent.
Autre exemple : The Mitchells vs the robots qui narre l’épopée d’une famille déjantée qui affronte le soulèvement des robots. Les personnages sont attachants, les scènes à couper le souffle et il se trouve que la fille aînée de la famille est gay. Il n’en est fait mention nulle part dans la communication. Et c’est normal : le film est palpitant.
Et en plus de ce côté cache-misère, l’inclusivité à tout prix a l’avantage de tout justifier. Pourquoi ? À cause du 2.d. culpabiliser le spectateur.
2.d. Culpabiliser le spectateur
Tu n’as pas aimé Peter Pan & Wendy ? C’est parce que ton côté conservateur te hérisse le poil quand une femme décide de sortir du rôle de mère.
Mulan te donne des cauchemars des années après sa sortie ? C’est parce que tu brûles d’envie de voir les femmes asiatiques dans des rôles d’épouse soumise.
Je grossis un peu les traits mais vous voyez où je veux en venir.
Centrer un film sur la race ou le genre du protagoniste principal, c’est rejeter la responsabilité de son succès sur l’audience.
C’est dire « les gens qui soutiennent les droits des femmes aiment X ». « Ceux qui sont réellement en faveur de l’inclusions raciale regardent des films comme Y ». Si vous n’appréciez pas, c’est parce que vous avez une vision de la vie étriquée.
Si le film ne se vend pas, c’est parce que la population est misogyne/raciste/etc. et doit changer.
C’est extrêmement lâche et c’est faux.
Je peux être une femme, regarder un film produit par une autre femme et ne pas l’aimer. Ça ne signifie pas que je désire priver la gent féminine de tous ses droits.
Je sais que je me répète mais je vais le dire une fois de plus : « La race, la couleur de peau, le genre et même l’orientation sexuelle sont des éléments que l’on met en avant quand il n’y a rien d’intéressant à dire. ».
Même sur le plan artistique, jouer la carte d’inclusivité à fond entraîne une perte de rythme.
Pourquoi ? Parce que le scénariste se fait un devoir d’inclure des séquences éducatives. Personnellement, je les appelle les « ha ha moments ». C’est que le protagoniste veut clairement te faire assimiler une notion dite bien.
Dans Peter Pan & Wendy, c’est que Wendy fait la connaissance des Garçons perdus.
Ces quelques secondes représentent l’un des gros problèmes de l’inclusivité forcée. C’est qu’on pousse des concepts sur le spectateur à la truelle. On est déterminé à lui faire accepter un message pour qu’il reste dans le camp des gentils.
Une histoire bien écrite se vend (presque) seule. Il n’y a pas de besoin d’inventer des obligations morales pour que les salles de cinéma soient pleines.
D’ailleurs Disney devrait le savoir au vu des fiascos réalisés par ces récents live actions.
2.e. L’inclusivité forcée tue la diversité
Paradoxalement, l’inclusivité forcée tue la diversité. Et c’est même pire : je dirais que cela enferme les personnes dans les cases.
Un simple exemple : tous les personnages féminins principaux sont des badass girls. Elles prennent les commandes, elles sont des déesses du combat, etc. Ce n’est pas mauvais en soi mais pourquoi représenter uniquement ce type de femmes fortes ?
C’est comme si les demoiselles ayant un tempérament moins fougueux étaient faibles, passives ou peu intéressantes. Ce n’est pas le cas. La force peut revêtir beaucoup de visages et ce n’est pas forcément de manière ostentatoire.
Mais bon… C’est mon opinion. Je serais heureuse d’avoir les vôtres en commentaires.
Ceci dit, nous allons passer au dernier point. Je vous rassure : ce sera très court.
3. Privilégier la quantité à la qualité
Vous rappelez la vidéo publiée quelques jours plus tôt sur Pikachu ? Si ce n’est pas le cas, je vous mets le lien en description et quelque part sur l’écran.
Dans cette dernière, j’avais dit que si Pikachu a encore la patate malgré ses 27 ans, c’est en grande partie parce que Nintendo privilégie les productions de qualité à la quantité. Quand Nintendo a autorisé le film Pokémon détective Pikachu, les petits plats ont été mis dans les grands pour que ce soit une expérience positive et inoubliable.
Idem pour ses autres licences. En 2023 est paru le film Super Mario Bros. Eh nom de Dieu, ce film d’animation était bon.
Disney a pris le chemin inverse : sortir des films en quantité astronomique sans prendre le temps de les travailler.
Pour certains tels que Pinocchio, il n’y a même plus réellement de promotions autour. On le tourne, on le fait un clip diffusé dans quelques médias et puis hop, il est disponible sur Disney+.
Sur le long terme, est-ce une bonne idée ? Parce qu’après une déception, deux déceptions, trois déceptions, quand un spectateur voit un film Disney, il soupire.
D’ailleurs, je pense que c’est l’une des raisons qui expliquent toute la controverse autour du live action de La petite sirène. Est-ce que le fait d’avoir pris une actrice noire pour jouer Ariel n’est pas une énième stratégie cache-misère ? Je ne peux pas l’affirmer mais je mettrais ma main à couper que toute cette rage est en partie lié à cela.
Ce n’est pas la première fois qu’une actrice noire incarne une princesse blanche.
En 1997, Brandy, une chanteuse afro-américaine a tenu le rôle de Cendrillon dans un film Disney baptisé La légende de Cendrillon. Il n’y avait pas eu autant de discours sur le fait que Cendrillon ne soit plus une blonde aux yeux bleus mais une noire aux yeux marrons.
Mais en même temps… À l’époque, Disney faisait encore de bons films.
C’est sur cette pointe de nostalgie que je vais vous laisser. J’espère que cette analyse marketing vous a plu. Si oui, likez la vidéo et faites-la suivre à une personne potentiellement intéressée. Bien évidemment, abonnez-vous à la chaîne pour ne pas rater les prochaines sorties.
Bye bye !
Laisser un commentaire