Très cher clan,
Je ne vous apprends rien.
Entre le niveau de vie affiché par les influenceurs et leurs revenus réels, le fossé est souvent dantesque.
Est-ce que certains tirent leurs épingles du jeu ? Bien sûr. Kaby Lame et Kim Kardashian ne mettent plus les mots « problème » et « argent » dans la même phrase. Toutefois, ils sont une exception.
Dans cette vidéo, décryptons ensemble pourquoi vos influenceurs préférés sont aussi pauvres que des souris d’église.
⭐⭐⭐ Vidéo YouTube reprenant l’article ⭐⭐⭐
Mais avant, laissez-moi me présenter.
Je m’appelle Magali alias le Samouraï des mots. Sur cette chaîne YouTube, on parle de rédaction web, de business et on décrypte le milieu du marketing digital. Si ce sont des sujets qui vous plaisent, cliquez sur le bouton « s’abonner ».
En parallèle, je propose un programme en huit semaines pour devenir un rédacteur web africain libre et heureux. Et si vous êtes un freelance qui ne sait pas quelle direction prendre ou qui est bloqué, j’ai un coaching pour vous.
Je vous mets tous les liens dans la description.
Sur ce, commençons par répondre à une première question : combien gagnent réellement les influenceurs ?
Le vrai salaire des influenceurs YouTube/Instagram & Co.
Pour le commun des influenceurs, plus encore pour ceux vivant en Afrique subsaharienne, il est très difficile de vivre uniquement de ses réseaux.
Non. Ce n’est pas de l’aigreur.
Pour vous montrer à quel point la paie est dérisoire, je vous mets l’extrait d’une vidéo de Breeny Lee, une YouTubeuse britannique :
68 $ pour 54 000 vues. C’est ce qu’elle a reçu sachant qu’elle est basée en UK, un pays où le prix par vue est élevé.
Avant que vous ne pensiez qu’elle joue de malchance, laissez-moi vous dévoiler une statistique rendue publique par l’agence Reech : 86,7 % des influenceurs déclarent ne pas vivre des revenus générés par leurs réseaux sociaux.
Je répète : 86,7 % des influenceurs ne sont pas en mesure de vivre de leurs Instagrams, TikToks, Snapchats, etc.
Je tiens aussi à préciser que cette étude a été réalisée en France, un pays où les créateurs de contenu ont plus d’opportunités qu’au Cameroun, au Bénin, etc. Et surtout, dans un pays où les revenus par vue sont largement supérieurs à ceux d’Afrique.
Oui, malgré les sacs Chanel, les voyages en First class et les soirées privées, très peu d’influenceurs vivent réellement du digital. Pour s’en rendre compte, il suffit de regarder les chiffres.
Selon une étude menée par Hype Auditor, 56 % des influenceurs s’appuient sur Instagram.
Vu qu’Instagram est la Rolls Royce de l’influence, c’est elle que nous allons analyser.
Je vous avoue que ça n’a pas été facile de trouver des chiffres vérifiables. Mais après des heures à recouper des données, voici ce que j’ai appris.
Seuls 48,49 % des influenceurs Instagram gagnent de l’argent.
Et là, je ne parle pas du fait d’être capable de payer ses factures. Même si la personne ne gagne que 10 € ou 620 € par mois, elle entre dans cette catégorie.
Et les 48,49 % dont je vous parle sont une moyenne globale. En fonction de la taille de sa communauté, un influenceur Instagram basé en Europe ou en Amérique aura plus ou moins de chances de gagner des kopecks.
Je vous mets un tableau à l’écran pour que vous vous rendiez compte de la disparité par vous-même.
- 1K – 10K : 22,99 %.
- 10K – 50K : 43,11 %.
- 50K – 500K : 57,36 %.
- 500K – un million : 68,75 %.
- Plus d’un million : 63,64 %.
Ce qui m’a choqué, c’est que même avec plus d’un million d’abonnés, un influenceur peut ne pas rentabiliser son activité. C’est juste incroyable.
Alors oui… Être millionnaire en likes ne veut pas dire l’être aussi à la banque.
Ceci dit, passons à la partie qui vous intéresse le plus : en fait, un influenceur, ça gagne combien ?
Encore une fois, je précise que les chiffres que je suis sur le point de vous dévoiler sont ceux obtenus par les influenceurs européens ou américains. Pour mes amis d’Afrique, le marché est si faible qu’aucune étude n’y a été menée. Oui, oui… la précarité économique ne pardonne pas.
Pour en revenir au salaire des influenceurs, il tourne autour de 2 705 €/mois pour 28,7 h de travail par semaine.
Entre mille et 10 000 abonnés, le revenu mensuel moyen est de 1 293 €. C’est en dessous du SMIC français qui est actuellement de 1 539,42 € par mois.
Et surtout, c’est la preuve que quand un influenceur vous affirme rouler sur l’or parce qu’il a 10K abonnés, c’est du pipeau.
Au-delà d’un million d’abonnés, là, ça devient réellement intéressant. Ces méga influenceurs empochent environ 14 000 € chaque mois.
Et je le répète : ce sont les salaires obtenus en Europe et en Amérique. Si vous êtes basé en Afrique, ne faites pas une conversion Euro/CFA en vous disant que ça va.
En effet, pour les influenceurs rentables, ce ne sont pas les 1 € reversés toutes les mille vues qui les font vivre. Que nenni. Face au micro des enquêteurs du Petit digital, 1 865 influenceurs ont accepté de dévoiler l’origine de leurs fonds.
Là encore, je vais vous mettre les informations à l’écran.
- Les publications sponsorisées : 40,15 %.
- Monter un business derrière : 21,71 %.
- Se lancer dans l’affiliation : 14,92 %.
- La vente de cours en ligne : 3,86 %.
- Et enfin, les services d’abonnement type Onlyfans, Discord, etc : 7,68 %.
Pas un seul n’a mentionné les frais reversés par les plateformes.
Je tiens aussi à préciser que les influenceurs cotés ont tendance à mélanger les stratégies de monétisation.
Par exemple, un influenceur voyage va créer une agence de voyage et la marketer grâce à ses réseaux. En parallèle, de temps en temps, il réalisera des publications sponsorisées ou diffusera des liens affiliés. Et s’il a encore du temps libre, il organisera des coachings payants ou autres.
Gardez bien cela en tête.
Sinon, vous risquez d’embarquer sur la rivière de la désillusion et de finir dans les abysses de la misère.
Maintenant que les points ont été mis sur les « i », il est temps d’entrer dans le vif du sujet. Voici cinq raisons pour lesquelles la plupart des stars d’internet sont pauvres et fatalement endettées.
Problème n°1 : de très faibles gains directs
Je suis rédactrice web depuis 2018 et vous n’imaginez pas à quel point je suis fatiguée de lire « devenez riche rapidement grâce à internet » & co.
Il y a une très grande différence entre popularité et rentabilité.
Ce n’est pas parce que vous avez une forte communauté que vous générerez des revenus conséquents. Cela est encore plus vrai dans le monde de l’influence.
Ce qu’il faut savoir, c’est que les gains directs des créateurs de contenu sont dérisoires. Mais vraiment dérisoires.
Instagram qui, est le réseau social préféré des influenceurs, ne paie pas les vues. Même si vous voulez faites un million de vues, Instagram ne vous reverse pas un centime.
Oui, vous avez bien entendu. Si une personne vous dit être influenceur Instagram et recevoir de l’argent de la part de la plateforme, elle vous ment.
Pour ne pas frustrer ses utilisateurs, Instagram facilite le sponsoring au-travers de la Creator Marketplace. Grosso modo, c’est un portail qui prend en charge et supervise les contrats entre les marques et les créateurs.
À côté de cela, vous pouvez aussi organiser des lives durant lesquels les spectateurs achèteront des badges. Ou permettre à vos fans les plus hardcores de devenir vos sponsors. En échange de frais mensuels, ils auront accès à des contenus exclusifs et à un joli badge.
Je pense aussi que récemment, Instagram a rajouté une fonctionnalité pour les créateurs ayant au moins un million d’abonnés et basés aux États-Unis. Ce sont des bonus versés aux contenus suscitant de l’engouement.
Bref… Tout ça pour dire que si vous créez un compte Instagram et comptez sur le nombre de vues pour devenir riche, vous faites fausse route.
Et malheureusement, Instagram n’est pas le seul réseau social à se démarquer par une rémunération aussi faible.
Avec 18 milliards de vue, Khaby Lane, le n°1 de TikTok, n’a empoché que 540 000 dollars. Cela fait 0,00003 dollar/vue. S’il avait fait les mêmes chiffres sur YouTube, il aurait empoché au bas mot 54 millions de dollars.
Instagram et TikTok qui sont les réseaux sociaux les plus en vogue, paient mal.
Instagram ne vous donnera rien peu importe la portée de vos publications. TikTok lâche des dollars au compte-gouttes.
Et ce n’est pas parce que ces corporations sont dirigées par d’abominables pingres.
C’est plus simple que cela : les marques n’aiment pas ces portails. Et voici pourquoi.
Problème n° 2 : une audience difficilement monétisable
C’est en comparant TikTok et YouTube que le problème saute aux yeux.
J’insiste sur un point : tout ce que je m’apprête à vous dire concernent uniquement les revenus directs. Les chiffres que je suis sur le point de vous donner ont trait au salaire par nombre de vues.
Durant le premier trimestre 2023, TikTok est devenue l’application la plus téléchargée au monde. Avec 1,6 milliard d’utilisateurs, le réseau social ne cesse de s’étendre, allant même jusqu’à changer les codes de la culture populaire.
Pourtant, paradoxalement, les créateurs de contenu TikTok sont les plus mal payés au nombre de vues.
Sur YouTube, 1 000 vues donnent environ 1 $. Sur TikTok, 1 000 vues valent entre 0,00002 et 0,00004 $.
Sur YouTube, un contenu vu 100 000 fois rapporte environ 100 $. Sur TikTok, une vidéo regardée 100 000 fois génère 0,002 $. Mais pourquoi ?
À cause de l’audience.
Sur TikTok, 41 % des utilisateurs ont entre 16 et 24 ans. Dans certains pays comme la France, cette tranche de la population représente même 72 % de l’audience.
Ils sont jeunes. Ils sont prêts à reproduire des danses ou des challenges. Mais même si tout cela contribue à faire croître la portée organique, il y a un gros problème : ces personnes n’ont pas d’argent.
En termes de pouvoir d’achat, le public de TikTok est dans le bas du panier. Pas qu’ils fassent la manche ou peinent à prendre soin d’eux mais ils ont des moyens financiers limités.
Du coup, pour les marques, TikTok est moins intéressant. Et c’est d’autant plus grave que TikTok souffre d’une image graveleuse.
TikTok n’est pas un réseau social ayant bonne réputation. Sexualisation des mineurs, challenges dangereux, nudité, mécanismes addictifs, … Très peu d’enseignes ont envie d’être associées à cela.
Soyons honnête. Imaginons que vous soyez en charge de la promotion d’une nouvelle marque végan. Auriez-vous envie que votre publicité défile entre un twerk en maillot de bain et des danses langoureuses ? Sans doute pas.
Pour trouver le Némésis de TikTok, je n’ai même pas eu besoin d’aller loin. Il m’a suffi de pousser la porte de sa compagnie-mère.
ByteDance, l’entreprise derrière TikTok, possède une autre application : Douyin. De manière simpliste, disons que Douyin est le TikTok réservé aux Chinois.
Mais si, de prime abord, l’interface semble similaire, les deux applications sont très différentes.
Alors que sur TikTok, tout est mis en place pour inciter l’utilisateur à scroller sans fin, sur Douyin, le temps d’utilisation est limité.
Sur TikTok, les contenus osés sont légion. Sur Douyin, on parle de science, de société et d’autres sujets plus enrichissants.
Résultat des courses, alors que Douyin n’a que 639,4 millions d’utilisateurs, l’application représente 80 % du chiffre d’affaires de la firme. En 2022, Douyin a rapporté 80 milliards de dollars US contre 9,4 milliards pour TikTok.
Parce que l’audience est plus qualifiée, les marques sont prêtes à payer des sommes folles pour être présentée aux utilisateurs de Douyin. Cela a pour effet d’améliorer la rétribution des créateurs de Douyin, lesquels sont bien au-delà des 0,00002 $ pour 1 000 vues de TikTok.
Le dernier point qui, selon moi, pénalise TikTok, c’est le format.
Sur Instagram et TikTok, ce qui cartonne en ce moment, ce sont les vidéos courtes, de maximum 60 secondes. Pour générer du trafic, c’est bien. Pour la conversion, c’est désastreux.
Sur Instagram et TikTok, l’utilisateur regarde, rigole et ensuite passe au prochain créateur de contenus. C’est un peu comme un fast-food numérique où il a accès gratuitement à tous les types de burgers.
Le hic, c’est que pour qu’une audience achète, il faut créer une connexion avec elle. Et pour cela, il faut lui apporter de la valeur tout en la faisant revenir.
J’insiste sur les deux points : la faire revenir et créer de la valeur. L’un ne va pas sans l’autre.
Or, par leur nature, les shorts, les réels, etc. incitent plus à produire abondamment des contenus légers.
Résultat des courses : vous avez un grand nombre de vues mais très peu de vrais fans.
Pour toutes ces raisons, il n’est pas surprenant que YouTube reste le king de l’influence vidéo. Les contenus y sont plus longs, plus travaillés mais en moyenne, l’audience y étant plus qualifiée, les créateurs y gagnent 47 % de plus.
Problème n°3 : l’armée des clones
Je suis obligée d’évoquer ce point.
Sur les réseaux sociaux, les influenceurs font face à deux problèmes. Un, leurs gains directs sont très faibles. Deux, l’audience est difficilement monétisable.
Mais il y a un acte qu’ils posent qui revient à se tirer une balle dans le pied : faire comme tout le monde.
Bien évidemment, dans cette catégorie, on a les corps et les visages qui sont limites superposables. Si l’influenceur est une femme, elle tombe dans le piège du moulant, des tutoriels make-up avant d’enchaîner avec la vente des perruques.
Le truc, c’est que comme tout le monde fait ça, vous devenez un énième visage sans nom.
Je ne suis pas en train de vous tirer dessus. Tout n’est pas de votre faute.
C’est en grande partie dû à un mécanisme psychologique appelé le « similar-to-me effect ».
En termes simples, nous sommes attirés par les personnes qui pensent comme nous et nous ressemblent. Et sur les réseaux sociaux, ça se traduit par le fait de reprendre les codes des personnes que nous assimilons au succès.
Vous êtes fan de Kim Kardashian. Alors, vous reprenez son look, ses poses vestimentaires, son style. Et vu son audience, très rapidement, la plateforme est envahie de personnes qui lui ressemblent comme deux gouttes d’eau.
Alors oui, je sais… Si vous faites partie de ceux qui regardent les accros des réseaux sociaux avec dédain, vous vous dites « bah, ils ont qu’à arrêter ».
Encore une fois, il ne faut pas les condamner sans les juger.
Pensez-vous que c’est par hasard que les notifications s’accompagnent de jingles et de pop-ups mignons ? Et le système de likes, c’est un coup de chance ? Pas du tout.
Dès leur création, les réseaux sociaux sont pensés pour stimuler la production de dopamine. Cette hormone vous fait vous sentir bien, léger et surtout, vous rend accro. C’est la raison pour laquelle vous pouvez passer des heures à scroller sur Instagram, TikTok, Snapchat, etc.
Les influenceurs font face à la même pression. Mais en pire.
Chaque like leur procure une euphorie similaire à une ligne de farine. Des études ont prouvé que le cerveau des personnes passant beaucoup de temps sur les réseaux sociaux avaient les mêmes dommages que ceux d’un accro aux drogues dures.
Et c’est là l’un des gros pièges dans lesquels tombent beaucoup trop d’influenceurs.
À la recherche de leur dose de dopamine, ils s’inspirent des publications ayant cartonné. Sauf qu’au moment où ils le font, d’autres s’engouffrent aussi dans la brèche. Forcément, l’effet est moindre. Et pour décrocher des likes, ils se sentent parfois obligés de s’enfoncer un peu plus dans les abysses de l’enfer.
Dans un article paru sur le blog, j’ai déjà évoqué les raisons pour lesquelles chasser le clout en ligne n’est jamais une bonne idée. Si vous n’avez pas encore lu ce billet, foncez. Le lien est plus bas.
En plus de manquer d’identité propre, la stratégie du copycat pose un autre problème.
Est-ce que vous aurez une grosse communauté ? Peut-être. Mais au moment où vous lancerez un produit, la conversion ne sera pas au rendez-vous. Et ça, c’est tout simplement parce que vous n’êtes pas suffisamment unique pour inspirer la confiance.
Si vous êtes malade, vous allez voir un médecin. Si vous cherchez à fondre après des fêtes de fin d’année bien chargées, vous sollicitez un coach minceur. Etc.
De la même manière, un internaute ne suivra les recommandations d’un influenceur que si ce dernier a démontré une réelle expertise dans un domaine précis.
Je m’explique.
Supposons que vous soyez un influenceur dit lifestyle. Sur votre compte Instagram, vous partagez des tutos makeup, des citations inspirantes, des tenues vestimentaires et vos photos de voyage.
Sur Instagram, ces comptes attirent de fortes audiences. Ne soyez pas surpris si vous atteignez rapidement le millier d’abonnés, voire plus.
Mais au moment où vous lancerez un produit, vous tomberez de haut.
Restons dans les suppositions. Peut-être qu’après avoir atteint 10 000 abonnés, vous décidez de lancer une marque de faux-cils. Si vous vous basez uniquement sur votre audience, vous allez déchanter.
Est-ce que les abonnés aiment regarder vos photos ? Oui.
Pensent-ils que vous êtes une experte en pose de faux cils ? Pas du tout.
Si votre communauté a besoin de sublimer son regard, elle sera plus encline à se tourner vers une maquilleuse pro ou vers une marque réputée.
Est-ce que vous voyez où je veux en venir ?
Ce n’est pas par hasard que les micro-influenceurs ont un taux d’engagement moyen de 7,7 % contre 1,1 % au-delà de 100 000 abonnés. L’audience est plus petite mais comme le créateur est perçu comme plus authentique, de vrais liens se créent.
Reprendre les codes qui cartonnent permet d’avoir rapidement une grosse audience.
Toutefois, vu que vous n’êtes qu’un clone parmi tant d’autres, la monétisation de votre compte au-travers de liens affiliés, d’infoproduits ou de l’entrepreneuriat est quasi-impossible. Et parallèlement, vous aurez de la peine à attirer les marques qui préféreront travailler avec les très gros influenceurs.
Il ne vous restera plus que les 0,00002 $ versés par TikTok pour 1 000 vues et rien si vous êtes sur Instagram.
C’est là que, désespéré et assoiffé de réussite, vous poserez un acte qui changera à jamais le cours de votre vie.
Problème n°4 : l’argent attire l’argent
Au Cameroun, il y a une chanson très célèbre qui dit « l’argent attire l’argent ». C’est vrai.
Il n’y a pas différenciateur social plus puissant que l’argent. À partir d’un certain seuil de revenu, le genre, la race ou les origines n’ont plus d’importance. Vous poussez les portes d’un club très select où tout semble possible.
Le hic, c’est qu’à cause des faibles revenus directs et des difficultés à convertir leur audience, très peu d’influenceurs ont réellement accès à ce club.
Ce n’est pas grave.
Avez-vous déjà entendu l’expression « fake it until you make it » ? Alors, vous savez ce qui va se passer.
Pour qu’une marque associe son image à la vôtre, vous devez représenter ses valeurs et le niveau de vie qu’elle dépeint. Autrement, elle ne vous regardera même pas.
Pour attirer les sponsors, il faut donner l’impression de mener grand-train même sans eux.
Oui : il faut sembler riche pour attirer de l’argent.
Sauf que ce n’est pas avec les quelques dollars reversés par TikTok que vous pouvez voyager en First class ou acheter des sacs de marque. Il vous faut donc trouver une solution. Et c’est là que le bât blesse.
Je ne vais pas sombrer dans la facilité en taxant tous les influenceurs de travailleurs du sexe, de gigolos, d’escrocs ou de faussaires. Pas du tout.
Souvent, ces derniers ont d’autres sources de revenus qui leur permettent de vivre confortablement. Peut-être qu’ils viennent d’une famille aisée. Peut-être qu’ils ont des carrières rémunératrices bien que pas très glamour.
Non, vraiment. Vous seriez surpris par le nombre de personnes riches qui vivent autour de vous.
Dans l’imagerie populaire, le millionnaire se déplace en Ferrari et voyage au moins six fois par an en jet privé. Ce n’est pas vrai.
Très souvent, il a une maison confortable mais pas flashy, une voiture correcte mais pas flashy et ne ressent pas le besoin de se couvrir de marques de la tête au pied.
Si ce n’est pas encore fait, je vous recommande de lire l’ouvrage intitulé Mon voisin le millionnaire ou « The millionnaire next door ». Vous vous rendrez compte que la vraie fortune est non seulement discrète mais naît aussi dans des secteurs parfois regardés de haut.
Un influenceur peut parfaitement être né dans une famille aisée ou avoir un travail bien payé quoique non glamour.
Mais ce n’est pas toujours le cas.
Parfois aussi, tout cet étalage de luxe n’est qu’un écran de fumée.
En 2018, Lisette Calveiro, une influenceuse Instagram alors âgée de 26 ans, a révélé s’être endettée à hauteur de 10 000 €. À quoi a servi cet argent ? À se rendre à des brunchs, à voyager dans des destinations de rêve et à renouveler sa garde-robe. Le tout, pour enrichir son compte Instagram.
C’est quand elle a reçu une injonction de rembourser son emprunt que la jeune femme a ouvert les yeux. Il lui faudra 14 mois pour éponger ses dettes. Je ne sais pas si vous réalisez… 14 mois à se serrer la ceinture pour avoir cherché à impressionner des parfaits inconnus sur internet.
Malheureusement, son cas est loin d’être le seul.
Sur Instagram, TikTok et les autres réseaux sociaux, vous devez absolument vivre votre meilleure vie.
Sauf que, parfois, votre compte en banque ne suit pas. Mais là encore, ce n’est pas grave. Il y a une solution : vous pouvez toujours vous afficher avec des contrefaçons d’articles de luxe.
Le 2.55 de Chanel a tellement été contrefait que je ne sais pas si cela vaut encore le coup d’en acheter un. Louis Vuitton thaïlandais, Gucci chinois, … En prenant le bon angle et en retravaillant un peu la photo, il est possible de les faire ressembler à des créations authentiques.
Le tout, c’est d’éviter de tomber nez-à-nez avec un réel connaisseur qui détectera la copie en quelques secondes.
En fait, le souci avec le marketing d’influence, c’est que c’est un serpent qui se mord la queue.
Pour que des marques ou des clients vous fassent confiance, vous devez renvoyer l’image d’une abondance financière. Sauf qu’au début, très souvent, bah…, vous n’êtes pas riche.
Du coup, dans l’espoir de faire le buzz, vous prenez des décisions douteuses qui vous poursuivront durant de longues, longues années.
Problème n°5 : modèle Instagram n’est pas un métier.
Modèle Instagram n’est pas un métier.
C’est vous qui vous prenez en photo sous des angles avantageux et magnifiez le tout en post-édition. Tant que vous n’êtes pas capable de vivre uniquement de cette activité, ce n’est pas une profession mais un passe-temps.
Selon Le dictionnaire Robert, un métier est un « genre de travail déterminé, reconnu ou toléré par la société et dont on peut tirer des moyens d’existence ».
La partie sur laquelle je vous invite à vous concentrer est la fin de cette phrase : « dont on peut tirer des moyens d’existence ».
À ce stade de la vidéo, je pense que nous sommes sur la même longueur d’onde. Le fait de publier des photos et d’avoir une grosse audience ne suffit pas. Instagram ne donne pas un kopeck pour cela. TikTok et YouTube reversent des miettes au vu du travail accompli.
Ça ne signifie pas que vous devez fermer vos comptes. Pas du tout.
Mais au lieu de voir votre présence sociale comme une finalité, voyez-la comme un levier dans un plan d’action bien défini.
En termes simples, votre objectif ne doit pas être de devenir célèbre.
À la place, cherchez à construire une image et une communauté grâce auxquelles vous pousserez un business ou un produit vers le haut.
Et pour ça, à un moment donné, il faut sortir de la plateforme.
Si vous avez un physique avantageux et désirez en vivre, ouvrez un compte Instagram. Dessus, publiez des photos et collaborez avec des photographes pour améliorer votre visibilité.
Toutefois, ne commettez pas l’erreur de vous arrêter là.
À intervalles réguliers, prenez votre book, votre portfolio et allez (avec vos deux pieds) démarcher des organisateurs d’événements physiques. Il peut s’agir de créateurs haute-couture, d’écoles de mode qui organisent des cérémonies de remise de diplôme, de défilés haute-couture, de magazines, etc. Ce que vous voulez mais sur le terrain.
Ne vous dites pas que votre statut d’influenceur suffit. Ou pire, que les marques savent où vous trouver.
Créez-vous des cartes de visite et quand il y a des afterworks ou des conférences dans votre secteur, allez-y. Ne restez pas perché dans votre tour d’ivoire en vous disant que vos 100 000, 500 000 ou un million d’abonnés suffisent à vous attirer gloire, fortune et beauté.
Le statut d’influenceur peut être un plus dans votre plan de carrière. Mais encore une fois – et je sais que je me répète -, il ne doit pas être une finalité.
Autrement, vous courez le risque de vivre dans les apparences et donc de vous détruire pour maintenir un luxe factice.
C’était tout pour cette vidéo.
J’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire et j’espère que vous avez apprécié ce voyage à mes côtés. Si c’est le cas, faites-le moi savoir en mettant un « j’aime » et en vous abonnant à la chaîne.
Sur ce, je vous dis « bye bye » et à la prochaine vidéo !
Références bibliographiques
https://thedecisionlab.com/reference-guide/psychology/the-similar-to-me-effect
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2811283/
https://www.konbini.com/arts/instagrameuse-endette-followers/
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