Pika Pika Pika.
Un mot prononcé trois fois.
Il n’en faut pas plus pour provoquer hystérie et dessiner des sourires sur les lèvres des petits comme des grands.
Oui… C’est cela le vrai pouvoir.
Même sans se montrer, Pikachu fait danser les foules tel un marionnettiste qui fait dandiner ses pantins en bois.
En même temps, comment rester impassible face à ses réussites ?
En 1999, Pikachu a été désigné par le magazine Time comme la deuxième personnalité de l’année, juste derrière Ricky Martin.
En 2003, les revenus de ce dernier atteignaient 825 millions de dollars USD. Entre avril 2021 et mars 2022, la souris électrique a fait un chiffre d’affaires de 1,6 milliard, incluant des bénéfices nets de 322 millions.
Alors qu’il est sur le point de souffler sa 27e bougie, Pikachu continue de briller de mille feux.
Imaginiez si vous pouviez avoir une telle carrière… Battre des records de vente, être adulé par votre cible, et cela, sur plusieurs décennies.
Pas besoin d’aller acheter un costume de Pikachu. Dans cette vidéo, je vous donne trois astuces simples pour marcher dans les pas de Pikachu-Sensei.
1. Connaître son vrai marché
« Connais-toi toi-même ».
Vous n’imaginez pas à quel point cette phrase de Socrate est pleine de sens.
Et là, je sais… Vous êtes sur le point de me dire : « Mais Magali, je connais déjà mon industrie. Tu ne m’apprends rien de nouveau ». Je suis obligée d’émettre une objection.
*** Vidéo YouTube reprenant l’article ***
Prenons le cas de Pikachu.
La première fois qu’il a été aperçu, c’était dans un jeu vidéo sorti en 1996 appelé Pokémon vert et rouge. Bon… Je ne vais pas avoir l’audace de vous présenter Pokémon, son univers et son concept. Si aujourd’hui, au XXIe siècle, vous ne savez pas ce qu’est un Pokémon, je ne peux rien faire pour vous.
Revenons-en à nos moutons ou plutôt à nos Pokémons.
Quand il est créé en 1996, Pikachu n’est pas la tête d’affiche du jeu. Il n’est qu’un Pokémon parmi plus d’une centaine. Et puis, il obtient le rôle de sa vie. Le 1er avril 1997, il est au centre d’une série télévisée, aux côtés du valeureux Sasha. Depuis, il n’a plus quitté les cœurs des spectateurs.
Pourquoi est-ce que je vous raconte tout cela ? Pour introduire une question : où avez-vous aperçu Pikachu pour la dernière fois ? Sans doute sur un sac, un vêtement, un poster ou un magazine. Pas dans un jeu vidéo alors même que c’est là qu’il a poussé son premier cri.
Bien sûr, il reste présent dans l’univers vidéoludique de Pokémon.
Actuellement, il est possible de le retrouver dans Légendes Pokémon Arceus, New Pokémon Snap, Diamant étincelant / perle étincelante, Épée & Bouclier et j’en passe. Mais même si cela représente 68,49 millions d’exemplaires vendus, ce n’est pas là que Pikachu fait le plus gros de son chiffre.
Non. La plus grande force de Pikachu, c’est d’être lui.
Nintendo a su faire de la marque Pikachu une valeur sûre du game. Aujourd’hui, si Pikachu rapporte autant, c’est parce qu’il n’est plus limité aux jeux vidéo. Désormais, c’est dans le domaine de la propriété intellectuelle qu’il livre ses combats.
Je m’explique.
Nintendo a construit et investi pour créer et concrétiser l’image de marque de Pikachu. Au début, c’est de l’argent qui sort.
Puis, avec le temps, la roue s’inverse.
Pikachu n’est plus un obscur Pokémon ou un animal kawaï. Il est devenu un symbole, il rassure les foules et représente des valeurs auxquelles il est facile de s’identifier. Alors, d’autres compagnies ou des distributeurs s’appuient sur son image.
Sauf que, pour pouvoir mettre Pikachu sur un sac à dos ou sur une gourde, il faut l’aval de ses propriétaires. C’est ainsi qu’ils doivent se rapprocher de Nintendo pour acheter des licences de marque.
La licence de marque est un contrat par lequel le titulaire d’une marque confère à un tiers (le licencié) le droit d’apposer la marque sur ses propres produits et/ou d’en faire un usage commercial, notamment à titre d’enseigne.
Dans Management transversal de la marque, Edouard Chasnet estime qu’une licence rapporte à son propriétaire entre 2 et 5 % du chiffre d’affaires réalisé par le licencié. Bien évidemment, ce n’est qu’une estimation. Vous pouvez trouver des contrats où le pourcentage à reverser est de 12 % HT, voire plus.
Tous les goodies Pokémon que vous croisez ne sont pas édités par Nintendo. Aujourd’hui, sur ce personnage, la principale mission de la firme japonaise est de protéger son image et d’en vendre des licences.
Pikachu n’est donc plus un acteur de l’industrie vidéoludique. Désormais, il opère dans l’univers de la propriété intellectuelle.
Et il est loin d’être le seul à avoir adopté cette stratégie pour grandir de manière presque exponentielle.
Un exemple bien connu : McDonald’s.
En 2021, la chaîne de fast-food comptait 40 031 restaurants implémentés dans plus de 100 pays. Et parmi ces derniers, plus de 94 % sont des franchises, c’est-à-dire qu’il s’agit d’entrepreneurs qui paient McDonald’s pour opérer sous son nom.
Pour McDonald’s, cette stratégie permet d’être le plus proche de ses clients sans se ruiner. Et oui, ça compte. Une étude américaine a dévoilé que la proximité était le critère n°1 lorsqu’une personne voulait se rendre dans un fast-food.
Pour ces opérateurs agro-alimentaires, le but n’est pas forcément d’avoir les frites les plus croustillantes ou le poulet le plus juteux. C’est d’être au bon endroit au bon moment.
En un sens, McDonald’s ne livre plus une guerre de burgers. Non. Le grand clown au nez rouge avance désormais ses pions dans le secteur immobilier. C’est la raison pour laquelle il vise 95 % de franchisés en 2023.
Posez-vous la question. Ou plutôt, révisez la manière dont fonctionne votre business.
Il se peut que vous pensiez être dans une industrie alors que non. En business, la partie visible de l’iceberg n’indique pas toujours la direction à suivre. Et ça, c’est quelque chose que Pikachu a parfaitement compris.
2. Se mêler de vos affaires
Mêlez-vous de vos affaires.
Vraiment, j’insiste : mêlez-vous de vos affaires.
À l’heure des réseaux sociaux, il est facile de donner son opinion sur à peu près tout. Oui… Mais non.
Ce n’est pas parce qu’une idée vous traverse l’esprit ou que vous êtes convaincu d’être dans le droit chemin que vous devez réagir à tous les événements. Surtout que, la plupart du temps, vous comme moi n’avons qu’une vision partielle et parfois biaisée de ce qui se passe.
Prenez le cas de Pikachu. Oui, la vie de Pikachu-Sensei est riche d’enseignements 😇.
Au départ, Pikachu n’était pas le chouchou de Nintendo. Quand les Japonais ont voulu une mascotte, ils ont d’abord pensé à Mélofée. Je vous mets une photo pour vous rafraîchir la mémoire.
Pour tester le marché et rentabiliser leur marque, ils ont créé une bande dessinée appelée Pokémon Pocket Monsters. Là, Mélofée était le Pokémon principal mais avait un acolyte : Pikachu.
Après avoir réalisé les sondages, les dirigeants ont eu un choc : alors qu’ils poussaient Mélofée sous la lumière, Pikachu était celui qui plaisait le plus aux enfants.
Pourquoi ? À cause de sa neutralité.
Mélofée est mignon mais c’est un Pokémon à l’aspect très féminin. Alors oui, je sais… Il existe des Mélofées mâles et femelles. Toutefois, soyons honnêtes : la couleur rose bonbon, la voix fluette, les petits bonds graciles, … Personnellement, Mélofée me fait penser à la princesse Peach mais en Pokémon.
À l’inverse, Pikachu était plus neutre tout en restant mémorable.
- Vu qu’il n’était ni trop féminin, ni trop masculin, les enfants des deux sexes pouvaient s’y identifier.
- Il est kawaii. C’est un fait.
- Et surtout, il est jaune, ce qui le rend reconnaissable de loin sans qu’il soit nécessaire d’en faire des tonnes.
Si Pikachu a réussi à voler la vedette à Mélofée, c’est parce qu’il était mémorable tout en étant plus neutre. Encore aujourd’hui, il a conservé cette image très lisse. Jamais de scandales. Pas de propos qui dérangent. Pas de batailles idéologiques ou politiques.
Résultat des courses : 26 ans plus tard, Pikachu est encore au sommet de sa forme.
Je vous encourage à adopter ce principe dans votre vie professionnelle.
Attention, je ne dis pas que vous devriez devenir des monstres froids uniquement attirés par l’argent. Mais évitez de vous mêler, vous et votre compagnie, à toutes les batailles qui occupent le devant de la scène.
Rappelez-vous du conseil n°1 : connaître son vrai marché. Je compléterai même en disant : et y rester.
Si vous êtes une marque d’informatique écologique, soutenir ou initier des projets luttant contre la pollution technologique coule de source. C’est votre secteur. Vous le maîtrisez réellement. Et surtout, au quotidien, vous travaillez pour que les choses s’améliorent.
En revanche, évitez d’aller donner votre avis sur les politiques migratoires, les stratégies géopolitiques de X ou Y pays, etc.
Au Cameroun, nous avons une expression qui résume parfaitement ce que j’essaie de dire : choisir son couloir.
Vous ne pouvez pas être partout. D’ailleurs, vous n’avez aucun intérêt à être partout.
Prenons un contre-exemple : Nike.
L’équipementier est devenu un spécialiste de ce que j’appelle la parade des hypocrites. Chaque année, à l’occasion de la Gay Pride, la firme peint son logo et ses boutiques en arc-en-ciel. Partout… Sauf au Moyen-Orient.
Chaque année, la marque se fait donc insulter par les woke qui estime qu’elle les soutient quand celui lui convient. De l’autre côté, celles et ceux ayant une vision plus traditionnelle de la famille sont moins enclins à soutenir Nike.
Un conflit qui aurait pu être évité si Nike s’était mêlé de ses affaires et ne ressentait pas le besoin de jouer au justicier.
Le backslash est encore plus violent quand on sait que Nike licencie ses athlètes féminines quand elle tombe enceinte. Et que dire des mineurs qui travaillent comme des bêtes dans leurs usines de fabrication de chaussures ?
En faisant les recherches pour ce sujet, j’ai trouvé une excellente vidéo de Marketing Mania qui traite du problème des marques engagées. Je vous invite à la consulter pour éviter de tomber dans le piège du justicier moderne. Son titre : pourquoi cette pub de Nike fait scandale – le problème des marques engagées.
Et là, peut-être êtes-vous enclin à dire que malgré ces soucis, Nike est toujours là.
Oui mais vous n’êtes pas Nike. Votre entreprise n’existe pas depuis presque six décennies. Vous n’avez pas associé votre nom à des événements majeurs de l’histoire des Hommes. Vous n’avez pas un revenu annuel de 3,4 milliards de dollars USD.
Nike peut se remettre de ces controverses. Pas vous.
Ne risquez pas de perdre votre entreprise à cause d’un engagement mal placé. Faites comme Maître Pikachu : mêlez-vous de vos affaires.
3. Choisir la qualité. Toujours.
En février 2023, j’avais écrit un article énumérant quelques-unes des raisons pour lesquelles trois freelances sur quatre peinent sur Come Up.
Et le premier point que j’avais listé, c’est le manque de compétences.
Alors, je sais… Nous sommes bombardés de messages nous disant qu’il suffit de le rêver et d’y croire très fort pour réussir. Et je ne peux pas compter le nombre de livres qui expliquent qu’il est possible d’automatiser entièrement un business en partant de zéro pour gagner des millions.
Le gros problème avec ces idéologies, c’est qu’elles minimisent l’un des piliers essentiels à toute réussite : la compétence.
Si tu es programmeur, pour atteindre tes objectifs financiers, tu dois être bon en programmation.
Si tu es styliste, ce n’est que quand tu maîtriseras les bases de la couture que tu pourras réellement laisser parler ta créativité.
Si tu es un rédacteur web, tant que tu ne maîtrises pas les fondamentaux listés dans la Formation Rédacteur Web Africain Freelance, ne t’attends pas à des miracles. Pour ceux intéressés, les inscriptions s’achèvent le 30 juin 2023.
Pour faire du chiffre, et encore plus sur la durée, livrez un travail de qualité. Ce n’est qu’ainsi que votre audience connectera avec vous, qu’elle prendra plaisir à vous ouvrir les portes de sa maison.
Et là encore, Pikachu le démontre avec brio.
Prenons l’exemple le plus parlant : le film Pokémon Détective Pikachu.
Si vous vivez au XXIe siècle, vous savez que les adaptations cinématographiques de jeux vidéo sont fréquemment des désastres.
Alone in the dark, Bloodrayne, Dead or Alive ou Far Cry Warrior qui a réussi l’exploit de ne gagner que 743 634 dollars pour une conception de 30 millions de dollars USD.
Je pourrais continuer ainsi pendant longtemps.
Forcément, quand j’ai vu qu’un film s’inspirait de Pikachu, j’ai pressenti le pire. J’ai eu tort.
Avec ce long-métrage, Nintendo a consolidé la marque de leur souris électrique.
L’univers est correctement respecté, le scénario est passionnant et les personnages adorables. Ce fût un succès critique, commercial et populaire qui a renforcé l’image de Pikachu. Et rappelez-vous : Pikachu évolue dans l’industrie de la propriété intellectuelle. Tout ce qui renforce la marque est positif.
Pikachu choisit minutieusement les projets auquel il s’associe. À la quantité, il privilégie la qualité. Ce qui fait que chaque rencontre avec le Pokémon est une expérience qui laisse souriant.
Faites de même dans votre business.
Du début à la fin, assurez-vous de donner votre meilleur, quitte à réduire votre nombre de clients ou à augmenter vos tarifs. Ce n’est qu’ainsi que vous deviendrez plus qu’un travailleur indépendant. Vous deviendrez une marque synonyme de jours ensoleillés, un peu comme Pikachu-sensei.
Merci beaucoup d’avoir lu cette retranscription de vidéo jusqu’à la fin. Si ce contenu vous a plu, je vous invite à vous rejoindre la newsletter dédiée aux rédacteurs web. Chaque lundi, je vous enverrai un mail compilant des informations relatives à ce secteur.
Bye bye !
Références bibliographiques
3. https://www.cairn.info/management-transversal-de-la-marque–9782100590216-page-215.htm
5. https://fourweekmba.com/fr/mod%C3%A8le-d%27affaires-de-mcdonalds/
6. https://www.youtube.com/watch?v=aSXEFi2gW7Q
8. https://www.tomshardware.fr/diapo-les-25-meilleurs-et-pires-films-adaptes-des-jeux-video/
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