Si tu nourris le projet de suivre une formation en ligne, ce titre t’a sans doute donné des sueurs froides…
Aux antipodes de l’univers coloré et sucré des Bisounours, le monde réel abrite plus d’un grand méchant loup. Toi comme moi ne sommes que des morceaux de chair fraîche pour ces redoutables arnaqueurs.
Coiffées d’une fausse casquette de professionnel, certaines personnes peu scrupuleuses n’hésiteront pas à te faire miroiter monts et merveilles. Un enseignement soi-disant qualitatif, des revenus mirobolants, la réussite en un claquement de doigt…
Tout ça pour t’extorquer un maximum d’argent.
Comment éviter de te faire avoir ? En tournant les talons dès que l’un de ces signes apparaît.
Le règne des concepts éthériques
Si tu me lis régulièrement, tu vois déjà où je veux en venir.
En effet, les formateurs devenus gourous ou prophètes ne le sont pas par conviction. Derrière leurs sermons se cache une envie de dissimuler leurs faiblesses.
Ce n’est pas la faute de ce formateur en graphisme si les logos de ses élèves repoussent leurs clients. Il ne leur a pas appris comment agencer les couleurs et alors ? C’est l’Esprit Saint qui donne intelligence et clairvoyance ! Et puis, la réussite ne vient-elle pas de Dieu ?
Ou alors, s’ils n’atteignent pas leurs objectifs, c’est parce que Dieu n’a pas voulu qu’il en soit ainsi.
Tu l’auras compris. Après avoir partagé des connaissances bancales ou insuffisantes, ces individus se dédouanent à coup de « l’Homme n’est rien, Dieu est tout ».
L’avantage, c’est qu’ils sont facilement identifiables. Leurs publications en ligne (articles, vidéos, posts) sont saturées de versets bibliques, voire d’incantations et de mantras.
Tout le contraire des vendeurs de rêves les plus rusés.
Ces derniers mettent en avant un concept plus subtil tant il est à la mode : le développement personnel.
J’avoue être d’avis que le mindset influe sur les résultats. Tu te doutes bien que si j’ai pris part à un séminaire sur les 21 lois du leadership, c’est parce que le sujet m’intéresse. Mais la confiance en soi suffit-elle pour autant à devenir riche comme Crésus ? Certainement pas. Autrement, il y aura plus de millionnaires que de pauvres.
Le plus petit dénominateur commun
Cette expression me vient de l’un de mes formateurs :M. Roland Kwemain. Elle désigne le fait de recourir à un élément de communautarisme pour fédérer un groupe.
Par exemple : une formatrice qui radote inlassablement « en tant que femme ».
Les adeptes du plus petit dénominateur commun orientent systématiquement leur discours sur les spécificités d’un ensemble social : le sexe, la religion, la race, etc.
Un peu comme si c’étaient eux (les femmes, les chrétiens, les noirs…) contre le reste de l’humanité.
Bien entendu, il n’y aucun mal à affirmer son appartenance à un groupe. Seulement, pour les aigrefins usurpant le titre de formateur, c’est un excellent moyen de manipulation.
Oui, tu as bien lu. Un moyen de manipulation.
Ces roublards se serviront de tes émotions dans l’unique but de masquer les carences de leur enseignement.
Imagine que dans l’optique de préparer ta retraite en tant qu’entrepreneur, tu te sois inscrit à une formation en ligne. Celle-ci vise à t’enseigner comment bâtir un immeuble locatif en deux ans. Excité comme une puce, tu débutes la session mais très vite, c’est la douche froide.
Le descriptif de la formation promettait deux heures complètes de conseils et de stratégies. Au lieu de ça, à peine 10 minutes ont été consacrées aux investissements immobiliers. Pendant les 110 autres, ta formatrice te parle de motivation, d’émancipation féminine et j’en passe.
Aberrant, non ?
Pourtant, cela m’est personnellement arrivé. Oui, à moi, la Samouraï des mots.
Sois donc extrêmement vigilant à l’égard de ces formateurs qui scandent à tout-va « en tant que tel ou tel ».
L’absence de preuves avérées
Au cours d’une vadrouille sur le World Wide Web, tu atterris sur une page. Celle-ci propose une formation dans un domaine qui t’intéresse fortement : la rédaction web SEO. N’ayant pas pu t’inscrire à temps pour la Formation Rédacteur Web Africain Freelance, tu décides de tenter ta chance avec celle-ci.
Au moment de cliquer sur le bouton « S’inscrire », tu as une intuition. Et si tu vérifiais un peu les dires de cette personne ?
Après tout, hors de question de donner ton argent durement gagné à un potentiel arnaqueur.
Tu scrutes alors ton écran avec la vigilance de Sherlock Holmes :
- le site est bien référencé ;
- la page de vente copywritée ne présente aucune faute ;
- l’enseignant a été formé par Lucie Rondelet (oui, oui) ;
- des journaux et d’autres sites internet parlent même de la formation.
Tous les feux semblent au vert. Tu peux même entendre le fameux alléluia qui accompagne l’apparition des artéfacts magiques dans les films.
Et pourtant… Tout cela n’est que de la poudre aux yeux.
Rien, absolument rien ne te permet de garantir la compétence de l’instructeur. Comment est-ce possible malgré la crédibilité de la page de vente ? C’est très simple.
Aucune des informations mentionnées n’est avérée.
Le site est bien optimisé, c’est indéniable. Cependant, rien ne prouve que le formateur n’ait pas engagé un professionnel pour peaufiner son référencement. Pareil pour la page de vente. Même s’il prétend que ses petites mimines ont tout tapé de A à Z, rien n’est moins sûr.
Lucie Rondelet est sa formatrice ? Dans ce cas, où est le certificat qui l’atteste ?
Et quant aux rédacteurs qui vantent les mérites de la formation dans les journaux ? L’ont-ils eux-mêmes expérimentée ? Bien sûr que non. Ils font uniquement de la publicité et sont payés en conséquence.
Cher lecteur, ce n’est pas pour rien que dans ce cas de figure, il est question d’un métier du digital. Le numérique est l’un des rares domaines dans lesquels il est possible de se prévaloir d’aptitudes qu’on ne possède pas réellement.
Eh, oui ! La sous-traitance fait des miracles…
Mais attends une minute avant de faire une cure de détox digitale pour te couper de ce monde de brutes. L’exemple que je viens de donner est un tout petit peu extrême.
En réalité, aucun escroc ne se donnera autant de mal pour paraître crédible. Qui voudrait dépenser plus de fonds pour se donner du crédit que pour amasser de l’argent ? À moins de facturer ses formations à des milliers d’euros, le déficit est garanti.
La grande majorité des faux formateurs se contenteront de mentir sur leur expérience. Ils ne présenteront de ce fait aucune preuve pour étayer leurs arguments.
Par exemple, un formateur en design qui prétendra avoir travaillé pour des milliers d’entreprises sans avoir de portfolio à montrer. Ou alors, un expert SEO dont le site sera mal optimisé.
La vie d’influenceur à Dubaï
Réputé pour ses paysages, ses hôtels fastueux et (surtout) ses avantages fiscaux, Dubaï était la deuxième destination touristique mondiale en 2022. C’est également la coqueluche des instagrameurs et stars de téléréalités depuis quelques années.
À l’instar d’une Nabilla ou d’une Carla Moreau, les vendeurs de rêves adorent cet émirat. Et pour cause !
C’est la destination « de luxe » la plus accessible qui soit.
Le prix du billet d’avion est on ne peut plus avantageux. En comparant les montants sur Skyscanner.fr, j’ai découvert mi-stupéfaite, mi-amusée qu’un billet Yaoundé-Dubaï coûte beaucoup moins cher qu’un Yaoundé-Paris.
Et à moins qu’il y ait une erreur de typographie, les demandes de visa ne sont presque jamais refusées. Pas de justificatifs. Pas de caution. Le visa touristique pour Dubaï s’obtient en un claquement de doigts.
Et là, tu te dis sûrement qu’il doit être plus facile d’entrer dans le pays que d’y vivre. Après tout, le luxe, ça a un prix.
Que nenni !
Malgré sa réputation de ville dédiée au luxe, sache que le coût de la vie à Dubaï est loin d’être faramineux. Sur AirBnB, il est possible d’y trouver des chambres partagées pour 42 700 francs par semaine.
Autant d’atouts qui permettent à n’importe qui de prétendre mener la vie de rêve.
Ainsi, à défaut de prouver leur compétence, certains vendeurs d’illusions s’offrent un petit séjour au pays du pétrole pour se vanter d’une aisance financière factice.
Prenant la pose devant le Burj Khalifa, voitures de luxe en background, ils s’inventent une biographie fantasmagorique saupoudrée d’un zeste de self-made… Tout ça pour te convaincre que la richesse s’acquiert en un battement de cil grâce à leurs formations.
Ne te laisse surtout pas appâter. Très souvent, la gloire du luxe est un signal d’alerte.
Un vrai formateur sait comment communiquer sur internet avec tact. Aussi, il aura toujours recours à des moyens moins ostentatoires pour prouver sa réussite dans son domaine d’activité. Par exemple, il publiera des avis de ses clients, des captures de ses paiements, etc.
Les citations +++
Au détour d’une conversation de groupe, tu as vent d’une formation destinée aux freelances informatiques. Ne sachant pas ce qu’est véritablement un freelance, tu te saisis de ton clavier avant d’entrer l’expression dans ton navigateur. Ta curiosité satisfaite, tu décides d’écumer les réseaux sociaux du formateur et t’orientes premièrement vers sa page LinkedIn.
Aucune publication.
Surpris, mais plus curieux que jamais, tu tentes ta chance sur Facebook. Et là, ton cerveau s’embrume.
Malgré le florilège de publications disponibles, aucune n’a de rapport avec le freelancing. Toutes ou presque sont constituées de proverbes et de citations incitant au dépassement de soi.
Tu en viens même à te demander si tu n’as pas mal compris la vocation de la formation.
Très cher lecteur, même s’il se donne des airs de coach de vie, tu viens bel et bien de tomber sur un vendeur de rêves.
Ces formateurs qui relaient plus de citations inspirantes que de contenus relatifs à leur profession ne font que cacher leur manque de savoir-faire. Ce sont bien souvent des débutants ou alors des formateurs autoproclamés.
C’est la raison pour laquelle ils proposent généralement leurs curriculums à des prix dérisoires et fixent des délais d’apprentissage ridiculement courts. Si tu reçois un flyer tel que celui-ci : « Apprenez la rédaction web SEO en seulement 3 semaines pour 25 000 F CFA ! », tu as certainement affaire à l’un de ces faussaires.
Ils n’hésiteront d’ailleurs pas à se fabriquer des années d’expérience et à prétendre vivre de leur activité pour se rendre plus crédibles. Désopilant quand on sait que c’est justement l’absence de clients et de revenus stables qui les pousse à se reconvertir en formateurs…
Cher lecteur, en définitive, retiens ceci : un vrai formateur est celui qui fournit des preuves de sa compétence.
Pas celui qui se prend pour un coach en développement personnel. Pas celui qui fait dans le bling-bling. N’accorde du crédit qu’aux personnes qui, au-delà des arguments marketing, démontrent leurs compétences par A + B.
Les déclarations sans fondement sont les meilleurs atouts des marchands d’illusions.
Sur ce, je te laisse. Tu as désormais toutes les astuces pour éviter que l’un de ces scélérats abuse de ta confiance.
As-tu déjà eu affaire à l’un de ces vendeurs de rêves ?
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